PSA et Renault menacés par la remise en cause américaine de l’accord avec l’Iran
La chronique de Bernard Jullien, Maître de Conférence à l'Université de Bordeaux et conseiller scientifique de la Chaire de Management des Réseaux du Groupe Essca. Entre leurs déboires en Chine, la force de l’euro et la menace que fait peser la décision prise cette semaine par Trump, les deux constructeurs français ne sont pas à la fête dans le développement de leurs business à l’international. PSA dont le patron assumait en janvier le caractère très européen (1) avait, en 2017, réussi à compenser la baisse de ses ventes en Chine (230 000) par l’augmentation de celles de Peugeot en Iran (+ 210 000) (2). Renault a, on le sait, réussi à réduire beaucoup plus nettement sa dépendance de l’Europe grâce à son « Global Access ». Cela lui permet de bénéficier de la reprise des marchés russes et latino-américains en vendant sur les trois premiers mois, 25 000 véhicules supplémentaires en Russie et 17 000 de plus en Amérique Latine. Dans ce contexte, on conçoit que les inquiétudes de voir remises en causes les positions fortes que les Français avaient repris ces deux dernières années dans l’industrie et sur le marché iranien –en croissance plus de 12% au premier trimestre- soient vives. Dans les deux cas, rappelons-le, d’importants investissements étaient prévus. Renault a signé le 7 août 2017 un accord de 660 millions d’euros afin de produire, à terme, 300 000 véhicules par an. Tout ceci fait des deux groupes français, PSA en tête, les leaders incontestés sur ce marché et des partenaires privilégiés des autorités iraniennes dans la modernisation de leur économie. Ni GM, ni Ford ne peuvent tenir ce rôle et l’accord de 2015 n’a pas, dans l’automobile au moins, été porteur de beaucoup de business pour les américains. Volkswagen avait en juillet 2017 annoncé son "retour" sur le marché grâce à l’importateur de ses camions Scania, Mammut Khodro (8). On avait appris dès octobre que Seat, pressenti pour venir fabriquer des véhicules en Iran, avait renoncé à son projet (9). Dans ce contexte, l’idée d’un front commun européen pour éviter que les sanctions américaines ne s’appliquent aux industriels qui auraient contracté avec des partenaires iraniens avant que Trump n’annonce qu’il retirait les Etats-Unis de l’accord est à la fois envisageable et peu probable. Reste à évaluer si les deux groupes français peuvent profiter de leur absence des Etats-Unis pour continuer à produire et vendre en Iran contre les injonctions américaines. Comme beaucoup d’observateurs l’ont souligné, concernant Renault, cela paraît très improbable à cause de l’Alliance : Nissan vend 1,6 million de voitures aux Etats-Unis par an ; le marché américain est, pour l’entreprise, trois fois plus important que le marché japonais et reste son premier marché (10); Nissan n’a produit que 900 000 voitures aux Etats-Unis et importe donc 700 000 véhicules par an. Pour PSA, les choses paraissent plus simples puisque –à l’accord avec Bolloré annoncé à grands renforts de déclarations et commentaires sur l’aventure américaine de PSA- les intérêts américains de Peugeot-Citroën-DS-Opel-Vauxhall sont quasi-inexistants. On le comprend, les Français sont très exposés à ce risque iranien et risquent bien de n’avoir d’autres choix dans les semaines à venir que de se soumettre aux injonctions trumpiennes. (1) http://www.autoactu.com/carlos-tavares--psa----nous-n-avons-pas-honte-d-etre-europeen-.shtml |
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Réactions
Dur de faire confiance aux barbus qui ne rêvent que de la destruction d'Israel ,c'est même écrit dans leur constitution.
Pour preuve les brigades engagées en Syrie se sont gourées de côté lorsque elles ont balancées leurs roquettes.
Par contre ca sent le retour pour nos Français ,on a choisi le mauvais cheval et l'on ne pèse plus grand chose au niveau de la diplomatie,pourtant nos diplomates sont nombreux et organisent les plus belles fêtes et repas.
Comme le disait Bush père ( oû Kissinger)quant je veux parler a l'Europe je fais quel numéro ?
Cependant, de sa part, beaucoup de décisions prises résultent de la déclinaison de son programme (retour de la production sur le sol US, protectionnisme douanier, diplomatie « virile »…) .
On a vu plus « fou » que çà … !
Un « fou » qui joue un coup à deux ou trois bandes d’un seul coup d’un seul … Ou quand la dénucléarisation de l'Iran signifie surtout guerre commerciale …
Que nos commentateurs bien pensants continuent à crier au fou …
La suite … Le retrait de la protection américaine vis-à-vis de l’Europe d’un point de vue militaire …
De fait, c’est presque un enchaînement inéluctable vu la décision Trumpienne … Quand on commence à dénoncer les traités et les accords …
Certes, Renault (surtout) et PSA (un peu moins) peuvent redouter les sanctions sans parler d'Airbus ou Total … Mais c’est la partie immergée de l’iceberg… Désolé, pour ceux qui ont un bizness avec l’Iran actuellement …
Et les zEuropéens ont surtout intérêt à se bouger pour apporter des réponses communes et non en ordre dispersé comme c’est encore le cas … Quant à la défense européenne … Pôvres … Faute de quoi çà va vite devenir très compliqué voire plus …
Heureusement, que not' Raffarin s’occupe avec ses ex collègues de refroidir le chaudron … « Mieux vaut en rire de peur d’avoir à en pleurer » … !
Bon un peu d'optimisme … Le pire n'est jamais sûr …
Avec les Amerlocks n'oubliez jamais que c'est du Poker et pas du bridge...
;0)
https://www.huffingtonpost.fr/2018/05/03/donald-trump-prix-nobel-de-la-paix-2019-des-elus-republicains-ont-soumis-sa-candidature_a_23426063/
Comme quoi, si ce fou le reçoit, cela démontre bien que ce prix ne sert plus à rien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Il faut plutôt observer l'ensemble de l'économie de notre planète et plus particulièrement son évolution depuis le réveil de la Chine, au début des années 2000. Nous assistons à une véritable guerre économique qui, associée à une révolution technologique, rend des pans entiers de l'industrie mondiale complètement hors de possibilité de survivre.
Cette évolution a commencé plus lentement il y a cinquante ans, lorsque les produits textiles se sont délocalisés, suivis par les produits électroniques de grande diffusion. La Chine a accéléré ce mouvement et est considéré aujourd'hui comme la manufacture du reste de la planète.
Pour rester compétitifs, les occidentaux doivent s'orienter vers des marchés aux marges plus importantes et plus difficiles à accéder par les producteurs en grande masse: La technologie fait souvent la différence.
Pour en revenir à Donald Trump, ses décisions aux conséquences souvent violentes, peuvent être en partie justifiées par le danger économique que représente l'évolution décrite ci-dessus. Bien sûr, les dirigeants européens ne sont pas dupe mais la mentalité de l'ancien monde est beaucoup plus naïve face à ce danger. Une partie des objectifs de Trump est de perturber l'économie étrangère à son pays pour mieux profiter des opportunités ainsi créées. Une grande partie des motivations du relèvement des taxes à l'importation d'acier et des produits de base est démagogique mais pas exclusivement.
Faute de quoi, c'était l'obscurité totale … !
Ouf …Merci, merci …
Sinon vous l'Expert vous en pensez quoi du sujet de la chronique et des possibilités pour l'Europe à ce sortir de cette "mauvaise passe" ?
L'Europe compte pour du beurre sur tous les plans, économiques et politiques.
La Chine c'est pour plus tard, mais la guerre avec la Corée du Nord, plus du Sud, plus la Chine réunis ...va être un os autrement plus dur à ronger pour les républicains de Trump..
la Russie ne bougera pas le petit doigt dans cette affaire tant que le prix du pétrole continuera de monter, et c'est le moment d'en profiter.
Une chose est sûre, faire du commerce en dehors du dollars, n'est pas encore possible sur cette terre.
Nous allons compter les gagnants et les perdants dans cette affaire.
Un perdant est déjà là, l'Iran.
Trump c'est déjà adressé au peuple iranien en dehors de l'Iran, et isoler les mollahs prouve que Trump n'est pas si idiot que ça...
Nous attendons la suite de la saga, mieux que Netflix, petits joueurs de l'abrutissement occidental à la mode des GAFA.
Relisez bien mon 1er commentaire, je ne crie pas au fou quand je fais référence aux décisions de Trump qui impacteront les frenchies …
Si Renault et la Peug ne veulent pas prendre d'amandes,z'ont intérêts à être payés en Pistaches,sont excellentes à Téhéran.
America is back ,yaque Macron qui a rien compris
PS pour "Fioule sentimentale [§...] : au moins ici il y en a qui assimile les choses. Cela doit vous changer de vous lol