Publicité
Publicité
Services - 08/04/2024

BlaBlaCar, bénéficiaire d’une "rente opaque", selon Le Monde

Par AFP

BlaBlaCar, bénéficiaire d’une "rente opaque", selon Le Monde

Le Français leader mondial du covoiturage BlaBlaCar a obtenu depuis 2012 un soutien de "plusieurs dizaines de millions d'euros" par an grâce à un mécanisme d'obligations environnementales financé par les énergéticiens, le "CEE", dont l'efficacité en termes de bénéfices climatiques a été "surestimée" par l'Etat, affirme samedi le journal Le Monde.

"La start-up a profité d'un discret soutien avalisé par l'Etat, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros par an (...) une rente opaque dont BlaBlaCar a été le bénéficiaire quasi exclusif pendant une décennie et continue de profiter aujourd'hui", écrit le quotidien.

Selon Le Monde, l'entreprise a engrangé de confortables revenus grâce à un mécanisme, les Certificats d'économies d'énergies (CEE), qui au nom du principe du pollueur-payeur, imposent à des fournisseurs d'énergies de financer des actions favorisant la sobriété et l'efficacité énergétiques.

C'est dans ce cadre que TotalEnergies et BlaBlaCar se sont engagés dans un partenariat, à partir de 2012.

Selon Le Monde, à l'époque, le groupe pétrolier offrait des cartes carburant de 20 euros aux nouveaux inscrits tout en versant à BlaBlaCar "plusieurs dizaines d'euros pour chaque conducteur enregistré", générant ainsi des liquidités pour la start-up en développement.

Ce montage, "validé par le ministère de l'Ecologie" et aux contours "secrets", s'inscrivait dans le cadre d'une "opération spécifique CEE", qui aurait profité à "la seule entreprise" Blablacar pendant des années, avant que "ses rivaux Karos et Klaxit (absorbé par BlaBlaCar en 2023)" n'obtiennent "l'équivalent que quelques années plus tard", dans une moindre mesure, explique Le Monde.

"Jusqu'en 2023, chaque acteur du covoiturage avait sa propre fiche spécialisée (opération spécifique CEE), nous, mais également nos concurrents", s'est défendu BlaBlaCar auprès de l'AFP.

Selon les calculs du Monde, ces dispositifs ont permis aux trois plateformes d'engranger ensemble "au moins 250 millions d'euros entre 2012 et 2021". Par la suite, en 2023, le gouvernement a publié une fiche standardisée CEE pour tous les acteurs du covoiturage.

TotalEnergies, qui dit être en partenariat avec trois opérateurs (BlaBlaCar, Moovance, Stadium Go), a précisé à l'AFP avoir versé en 2023 des primes à près de 500.000 nouveaux conducteurs. Selon Le Monde, BlaBlaCar aurait capté "au moins 100 millions d'euros" grâce aux CEE l'an dernier. Un chiffre que n'a pas voulu confirmer BlaBlaCar, sollicité par l'AFP, pas plus que les sommes perçues depuis le début, même si la société indique "n'avoir rien à cacher".

Au-delà du soutien généré par les CEE au secteur du covoiturage, le quotidien met en cause des effets d'aubaine pour les automobilistes, soulignant que le calcul de leur bénéfice environnemental a été "très largement surestimé" par l'Etat.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Economie ne fait "pas de commentaire sur ce cas particulier" de BlaBlaCar, tout en soulignant que le ministre Bruno Le Maire "a annoncé que l'impact de tous les CEE sur les économies d'énergies va désormais être davantage évalué".

Réactions

Bla-bla-car, où es-tu, où es-tu ?
;0)

@ Luc Malnoury, Le 08/04/2024 à 00:39
J'aime bien...
;-)

Auriez-vous attrapé, la Gall ?
;-)

Start-up ? Plus de 10 ans d'existence, de nombreux salariés, un chiffre d'affaire établi... Comment peut-on encore parler de start-up ?

Pour une fois que c'est une entreprise européenne qui devient leader mondial, en lieu de l’américain ou chinois de service, laissons-les travailler de grâce!

Visiblement facile avec nos impôts ?
;0)

Rassurez vous ça va être davantage évalué…sic,merci à nos journalistes Orpea etc etc vive la Presse Libre

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Services

Les loueurs courte durée inquiets de se voir imposer des véhicules électriques

Les loueurs courte durée ont exprimé leur "vive inquiétude" concernant la proposition de loi portée par Damien Adam visant à sanctionner les entreprises qui ne verdissent pas leur flotte dans les délais impartis. Ils demandent la prise en compte de leur spécificités, notamment l'usage commerciale de leur flotte et leur rythme de renouvellement rapide.

Analyse

Les véhicules électriques, leurs valeurs résiduelles et les achats des flottes

Alors que l’Assemblée nationale va dès mardi se pencher sur les propositions du député Damien Adam cherchant renforcer les obligations faites aux flottes d’acquérir des véhicules électriques, la profession reste dans l’expectative sur la question des valeurs résiduelles. Le "retard" que l’on entend rattraper s’explique largement par une dépréciation des véhicules électriques non maîtrisée. Plutôt qu’à s’attaquer aux symptômes, il faudrait dès lors s’attaquer aux causes et concevoir une gestion collective du risque sur ces valeurs résiduelles.

Autour de l'auto

Rachida Dati attaque en justice le président de Renault

La ministre de la Culture Rachida Dati a cité en justice le président du conseil d'administration de Renault, Jean-Dominique Senard, pour entrave à la justice et omission de témoigner en faveur d'un innocent, a indiqué le parquet de Nanterre à l'AFP, confirmant une information du Nouvel Obs.