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Constructeurs - 10/03/2021

Pionnière en France, Safra fabrique le bus à hydrogène du futur

Par AFP

(AFP) - Du haut de son échafaudage, un jeune mécanicien serre avec précision une vis fixant les réservoirs d'hydrogène d'un bus de l'entreprise Safra, en pleine croissance et pionnière en France de cette filière.

Ce bus est aligné avec plusieurs autres en cours de fabrication dans un hangar de près de 2.000 m2 à Albi (Tarn), une surface que Safra voudrait tripler rapidement, profitant "d'un alignement des planètes politique" favorable à l'hydrogène, selon son Président-directeur général, Vincent Lemaire.

En 2018, le gouvernement annonçait 100 millions d'euros d'investissements sur un an pour développer l'hydrogène "décarboné", susceptible de rendre moins polluants l'industrie et les transports. Il prévoit désormais deux milliards d'ici 2022, puis cinq autres jusqu'en 2030.

Dans ce même hangar, Vincent Lemaire et le directeur commercial de Safra, Jean-Christophe Hoguet, rappellent avec conviction que les autobus à hydrogène n'émettent pas de gaz aggravant le réchauffement climatique, contrairement aux véhicules diesel, plus de deux fois moins chers à fabriquer.

Ils préfèrent comparer leur Businova à des autobus électriques, un peu moins chers à fabriquer, mais roulant moins longtemps sans être rechargés et nécessitant plus de temps à chaque recharge (plusieurs heures, contre 15 minutes pour le bus à hydrogène).

Quant aux contraintes de sécurité, elles sont très proches de celles des véhicules à gaz.

Lens, Versailles ou Le Mans

"En 2007, quand je deviens Président-directeur général, j'ai déjà l'idée de l'hydrogène en tête. En 2011, on commence à petite échelle et en 2019 on a le premier véhicule", raconte avec entrain V. Lemaire, entré "jeune ingénieur" en 1992 chez Safra.

La Société albigeoise de fabrication et réparation automobile, de son nom complet, a beaucoup changé depuis sa fondation en 1955, sous forme d'entreprise familiale dédiée au carrossage d'autocars.

Depuis, elle a progressivement développé d'autres activités, telle la maintenance et la rénovation de bus, tramways ou métros.

En 2020, son chiffre d'affaires était de 25 millions d'euros, dont 12 pour Businova. En 2023, selon les prévisions de l'entreprise, il atteindra les 140 millions, dont 80% pour le bus à hydrogène, contre près de 50% aujourd'hui.

Quelque 400 nouveaux salariés viendront s'ajouter aux 150 actuels d'ici 2023.

L'évolution de Safra montre qu'on peut miser sur une ville de taille moyenne comme Albi (50.000 habitants), estime Jean-Christophe Hoguet.

"Soit on n'installe des industries que dans les métropoles et on finit par ne rien avoir ailleurs, soit on a, comme ici, la volonté politique de réindustrialiser les territoires".

Aujourd'hui, les bus à hydrogène de Safra roulent à Lens, Versailles ou Le Mans et devraient le faire bientôt à Auxerre ou à l'aéroport Toulouse-Blagnac.

Baisser le coût

Cependant, si le carnet de commandes est bien rempli, c'est grâce à un marché "captif", reconnaît le Président-directeur général de 54 ans : ce sont des élus qui choisissent l'hydrogène, quitte à payer plus cher.

"Maintenant, il faut faire baisser les coûts", en profitant notamment de la croissance attendue de la filière hydrogène qui permettra de produire massivement, résume-t-il.

En attendant, un autre défi sera pour la filière la production d'hydrogène.

Lorsqu'il est produit avec des sources d'énergie renouvelables (éolienne, solaire, hydroélectrique...), on parle d'hydrogène "vert". Mais cet hydrogène "propre" est très minoritaire aujourd'hui.

Selon France Hydrogène, qui regroupe plus de 250 acteurs de la filière, la France a produit 880.000 tonnes en 2020, issues à 95% d'énergies fossiles.

Réactions

Une industrie manufacturière innovante dans le domaine du tyransport et qui fonctionne en France, bravo !
Que mes voeux de réussite les accompagne.
Extrait du site de l'entreprise :
"SAFRA Constructeur fabrique et commercialise une gamme d’autobus urbains, le Businova, proposé en 3 gabarits (9,5m, 10,5m et 12m) et en 4 motorisations (électrique hybride rechargeable, 100% électrique recharge lente ou recharge rapide, et hydrogène). Le Businova est référencé à l'UGAP et la CATP."

Dans le titre de l'article, je suppose qu'il manque à la fin le mot futur ?
"Pionnière en France, Safra fabrique le bus à hydrogène du FUTUR" ?

"En attendant, un autre défi sera pour la filière la production d'hydrogène."
Et si on commençait par le début et non par la fin concernant le H² ?
En arrêtant de produire des engins qui utilise du H² qu'on ne sait pas aujourd'hui produire en volume autrement qu'avec du pétrole !
L'avenir de la chaine du H² dépend seulement et uniquement de sa production décarbonée en masse.
Le reste c'est de la déco..
;0)

Il est évident que le spécialiste de la spécialité à profondément raison !!
Il n'a jamais été idiot...il adore jouer les idiots...pour se marrer...et pousser à bout d'autres !!
Il faut acheter des actions d'Air Liquide....tant qu'il y a des subventions et de l'argent gratuit...à mettre dedans !!!
Des études universitaires américaines....sont en train de nous dire maintenant que la voiture "autonome" est vachement polluante !!!
A propos de l'article d’aujourd’hui....Toyota a choisi des portugais au Portugal (Sté Caetano) pour faire ses "plaisanteries" chères de bus du "futur" !!
J'y crois dur comme fer que Madame Hidalgo va se lever ce matin pour en priorité des priorités commander à Toyota des bus du futur pour la ville de Paris.

@ Lucos , Le 10/03/2021 à 10:07
Le paradoxe à l'heure actuelle pour les mobilités, c'est qu'on se focalise sur les rejets au roulage sans penser systématiquement quels sont les effets sur la planète pour fournir/fabriquer le carburant, qu'il rejette des gaz à effet de serre ou non.
Je caricature à peine...
Mais à mon avis, les règles environnementales fixées par l'UE sont pourtant focalisées là dessus...

Encore un autre qui a raison et qui voit aussi le décor !
Là on parle d'hydrogène (encore la charrue avant les bœufs) mais dans l'électrique la société ZF veut faire et dit que le 800 V sur les VE serait bien une norme de l'avenir pour charger plus vite....mais s'en fout du prix et des moyens pour mettre cela partout...!
Pire encore, sans le dire ZF le pense....eh les pauvres, la came électrique que vous avez acheté très chère, mettez maintenant tout à la poubelle...!!!
Nous allons faire en sorte (par la force du rouleau compresseur marchand) que vous ne puissiez même pas vous en servir de vos vieux VE.

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