Terres rares : une délégation chinoise à Bruxelles jeudi

"La Chine doit agir en partenaire responsable", a réclamé Olof Gill, un porte-parole de la Commission européenne lors d'un point presse lundi.

Une "délégation technique chinoise de haut niveau" -  sans ministre majeur a priori - est attendue jeudi à Bruxelles, a-t-il précisé.

La Chine a annoncé le 9 octobre le renforcement de ses contrôles sur les exportations de ces matériaux critiques, indispensables à l'industrie moderne, des véhicules électriques aux missiles de précision, en passant par les panneaux solaires.

Ces mesures du pays asiatique, de loin le leader mondial de la production et du raffinage de terres rares, indisposent l'UE et les Etats-Unis, avec lesquels les tensions commerciales sont remontées.

"Nous sommes très préoccupés par la relation commerciale avec la Chine, en particulier par les récentes mesures qu'elle a prises concernant le contrôle des exportations de matières premières critiques", a ainsi souligné Antonio Costa, le président du Conseil européen.

"Une délégation de haut niveau chinoise se rendra à Bruxelles (...) et nous espérons pouvoir traiter ce sujet de manière appropriée", a-t-il déclaré en marge d'un sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, la capitale malaisienne.

Selon l'agence de presse officielle chinoise Xinhua, le Premier ministre Li Qiang a assuré que la Chine était prête à discuter pour tenter de résoudre ce différend commercial.

Pékin présente ses mesures sur les terres rares comme conformes aux pratiques internationales et destinées notamment à éviter tout détournement à des fins militaires.

L'Union européenne a déjà protesté publiquement contre ces restrictions, affirmant qu'elles contraignaient des entreprises à arrêter leur production et causaient des préjudices économiques le long des chaînes d'approvisionnement.

Elle entend agir à la fois sur le plan diplomatique et au niveau industriel opérationnel pour aider les secteurs confrontés à ces restrictions.

Sur la guerre en Ukraine, autre sujet de contentieux entre Bruxelles et Pékin, Antonio Costa a de nouveau appelé lundi la Chine à mettre la pression sur la Russie afin d'arrêter les combats.

"Nous pensons que la Chine est le pays le plus à même de mettre fin à cette guerre", a souligné le dirigeant européen, selon qui le géant asiatique "sous-estime très certainement son influence sur la Russie".

Sur le conflit, la Chine appelle au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu Ukraine comprise.

Mais elle n'a jamais condamné la Russie pour son invasion et plusieurs pays occidentaux l'accusent d'offrir à Moscou un soutien économique crucial pour son effort de guerre.