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11/06/2025 - #Bugatti , #Rimac

Une Bugatti 1926 revit avec un nouveau carburant

Par AFP

Une Bugatti 1926 revit avec un nouveau carburant

(AFP) - Elle est quasi-centenaire, brille de tous ses feux, mais engloutit habituellement ses 50 litres aux 100. La Bugatti Royale "Coupé Napoléon", légende de l'automobile, a roulé vendredi à Mulhouse avec un nouveau carburant encore au stade expérimental.

   Au démarrage, la "Joconde de l'Automobile", avec ses six mètres de long, enfume son atelier de restauration avant de sortir sur l'autodrome du Musée de l'automobile de Mulhouse. Premiers tours de piste avec le nouveau carburant, sous les yeux de passionnés d'automobile.
   "Cette voiture fait partie des six Bugatti Royale qui ont été fabriquées" entre 1926 et 1931, s'enthousiasme Brice Chalançon, responsable de l'atelier de restauration, avant de prendre le volant du bolide, censé atteindre les
200 km/h.
   "C'est une voiture hors normes (...) Elle a été fabriquée pour être plus belle que les Rolls à l'époque", raconte-t-il.
   À l'époque, "c'était la taille et les finitions qui étaient exceptionnelles, pas la technologie". C'était "la voiture la plus prestigieuse du monde", destinée à la royauté, d'où son nom.

   Ettore Bugatti, créateur de la marque alsacienne, en fit son joujou personnel à sa sortie en 1926.
   Avec son moteur 8 cylindres en ligne d'une cylindrée de 12.763 cm3 développant 300 cv, cette Bugatti est onéreuse à la construction et à la vente. La production de la série s'arrêta en 1931, victime de la crise des années 1930.

Hydrogène et CO2

Le modèle, exposé au Musée de l'Automobile - collection Schlumpf, roule habituellement une fois par an "sans problème depuis sa construction", comme l'assure M. Chalançon.
   Cette fois, la sortie est justifiée par l'utilisation d'un nouveau carburant de synthèse, produit par Aramco à partir d'hydrogène et CO2, comme l'explique le directeur du centre de recherche sur les carburants du géant pétrolier saoudien, Pierre-Olivier Calendini.
   "C'est un carburant qui est beaucoup moins polluant et qu'on peut utiliser sans modifier son moteur, sans mettre d'additif ou de boîtier. Et on est en train de prouver avec une voiture qui est presque centenaire que c'est possible et réalisable", assure Guillaume Gasser, directeur du musée mulhousien.

   Des tests avec différents constructeurs en Europe et ailleurs sont en cours pour utiliser ce carburant sur de nouveaux modèles.
   Encore à l'étape de la recherche, ce carburant n'est "pas encore" prêt pour la commercialisation. Cependant, Aramco prévoit de le commercialiser "à très court terme pour l'aviation". Pour le transport routier, il faudra encore attendre.

"Faciles à manoeuvrer"

   Le musée possède la plus grande collection automobile du monde, avec 420 modèles exposés et plus de 600 véhicules en tout.
   Outre le Coupé Napoléon, le musée possède sa soeur, la Royale "Park-Ward", en restauration pour le centième anniversaire des deux voitures l'an prochain, non loin de leur lieu de création, Molsheim.
   Cette ville alsacienne est le berceau de la marque Bugatti, crée en 1909 par Ettore Bugatti. L'usine est toujours à Molsheim, mais produit aujourd'hui des hyper-sportives de grand luxe.
   Une direction déjà amorcée par Ettore Bugatti, qui souhaitait vendre des voitures "petites, légères et faciles à manoeuvrer".
   Rachetée en 2021, l'entreprise appartient aujourd'hui à 55% au groupe croate Rimac Automobili.

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Réactions

Et l'hydrogène ? Ils le prennent où chez Aramco ?
Même question pour le CO2 ?

50 l/100 ? Petite joueuse, les Porsche, Ferrari, Matra aux 24H du Mans -à la belle époque- c'était exactement 100 litres aux 100. Certes, elles allaient plus vite que la Bugatti.

... Joli coup de com ..
Pour Aramco ou le Musée de Mulhouse voire Bugatti, on ne sait (?).
Ailleurs, j'ai lu que le carburant utilisé était encore loin d'une production industrielle et que son promoteur ne révélait pas son coup d'élaboration au regard d'un produit de "labo" ...
Les experts ("écologues" surtout) prétendent, notamment au regard de son rendement énergétique que :
"çà ne marchera jamais"
A voir et à suivre !
;0)

Je pense que la piste de ces carburants est intéressante, même d'un point de vue rentabilité : lorsque les pays européens seront couverts de panneaux solaires et d'éoliennes, les jours de soleil et de grand vent, l'électricité produite sera inexploitable car surabondante et il faudra soit arrêter ces sources, soit stocker l'électricité ainsi produite sous une forme ou une autre.
Par conséquent, extraire de l'hydrogène par électrolyse pourra être fait à un coût énergétique (et financier) quasi nul. Et comme le CO2 ne manque pas, leur combinaison pourra être faite à un coût maîtrisé.

@Yves
Excellente remarque (comme d'habitude)
Je défends depuis des lustres la multiplication des sources d'énergie, en n'en éliminant aucune, et surtout en ne les opposant pas, au contraire, en les rendant complémentaires.

@Bruno
Excellente remarque, comme d'habitude aussi ;-)

Il y avait 100 000 moulins en France au 19ème, il en reste 18 000 qui disparaissent lentement.
;0)

Pour en revenir à la Royale, peut-on admirer un modèle qui n'a pas eu de carrière et que le Patron a finalement mis en voiture de service ?
;0)

@Luc
Oui, je pense qu'on peut l'admirer, comme on peut admirer le Concorde (bien que celui-ci ait été un banc d'essai de nouvelles technologies) ne serait-ce que par son côté excessif. Même si personnellement, j'ai toujours regretté que les Bugatti n'aient pas fait preuve d'audace technologique : les essieux étaient déjà démodés avant la guerre.
Et comme Concorde, la Bugatti Royale est arrivée au moment d'une crise, même s'il est vrai que son caractère démesuré l'aurait, de toutes façons, cantonnée à une diffusion confidentielle.
Paradoxalement, elle ferait sans doute une très belle carrière aujourd'hui, avec l'explosion du nombre de super riches à la surface de la planète qui seraient contents de montrer qu'ils ont pu s'acheter une voiture trois fois plus chère que la plus chère des Rolls Royce.

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