28/05/2025
En Iran, une grève de chauffeurs de poids lourds s'étend
Par AFP
(AFP) - Les chauffeurs de camion à travers l'Iran observent mardi pour le sixième jour une grève rare par sa durée et son ampleur, réclamant de meilleures conditions de travail dans un secteur crucial pour l'économie de la République islamique.
Entamé la semaine dernière dans la ville portuaire de Bandar Abbas (sud-ouest), le mouvement s'est étendu à travers le pays, selon des organisations de veille sur les réseaux sociaux et des médias en langue persane basés hors d'Iran.
Les chauffeurs protestent contre une augmentation des primes d'assurance, la mauvaise sécurité routière, les prix élevés du carburant et les faibles tarifs du fret, a indiqué l'agence de presse Activistes des droits humains, basée aux États-Unis.
Elle a publié des images présentées comme celles de dizaines de camions immobilisés dans les villes d'Ispahan (centre) et de Shiraz (sud), d'autres sources évoquant des actions similaires dans la province de Téhéran et à Kermanshah (ouest).
La législation du travail en Iran autorise les grèves, mais ce mouvement est inhabituel en termes de durée et d'ampleur nationale.
L'observateur des droits humains Dadban a fait état sur les réseaux sociaux d'attaques des forces de sécurité sur les manifestations des chauffeurs. Il a cité notamment le procureur de la province de Fars (sud), Kamran Mirhaji, faisant état de l'arrestation d'un certain nombre de personnes "qui ont empêché le mouvement des camions".
La chaîne Iran International TV, basée hors d'Iran, critique du pouvoir et qui émet en persan, a diffusé des vidéos qu'elle dit avoir reçues de l'intérieur du pays montrant des routes désertes alors qu'elles auraient normalement dû être bondées de camions.
Les médias iraniens n'ont quasiment pas abordé le sujet. Mais le président du Parlement iranien a été cité, affirmant que les camionneurs représentaient un "maillon clé de la chaîne de production et d'approvisionnement" dans le pays et exhortant le gouvernement à agir rapidement.