Constructeurs - 01/12/2021
L'accord salarial d'un constructeur d'engins spécialisés validé par référendum
(AFP) - En l'absence d'un accord majoritaire classique, c'est un référendum des salariés, procédure inhabituelle, qui a permis de valider la négociation annuelle des salaires (NAO) du constructeur d'engins spécialisés Sidès, a-t-on appris mardi auprès de la CFDT.
Auteur : AFP
Depuis les lois El Khomri de modernisation sociale de 2016, lorsque les signataires d'un accord collectif n'atteignent pas la majorité mais qu'ils pèsent plus de 30% des voix, ils peuvent demander l'organisation d'un référendum auprès des salariés pour passer outre le refus de signer des organisations majoritaires.
Ce dispositif, encore très peu utilisé, a ainsi été employé avec succès au sein de Sidès, constructeur de camions de pompiers de Saint-Nazaire qui emploie 195 personnes.
Face au refus de signer de la CGT, qui avait obtenu 63% des voix lors des dernières élections professionnelles, la CFDT (37%, ndlr) a "demandé à la direction de mettre en place ce référendum", ce que cette dernière "était obligée de faire", a expliqué Francis Depresles, délégué CFDT.
Le scrutin ayant recueilli plus de 50% des 175 suffrages exprimés (55%), la NAO 2021 a pu être adoptée, a-t-il ajouté.
L'accord prévoit notamment l'attribution d'un intéressement, des augmentations individuelles dont les trois-quarts bénéficieront aux non-cadres, ainsi que des augmentations générales.
"La CGT voulait obtenir encore plus. Après des acquis perdus en 2017, nous on a pensé que c'était un bon accord, que le blocage n'allait pas dans le sens des salariés", a ajouté M. Depresles.
"Les propositions étaient en deçà de nos demandes alors que la direction ne cesse de dire que la société va bien", a indiqué de son côté Julien Bonin (CGT), rappelant qu'"il y a eu des grèves jusqu'en septembre et par vote les salariés nous ont demandé de continuer à négocier". Dans le contexte économique actuel, "c'est difficile de refuser quoi que ce soit", "malgré tout, le résultat est serré", a-t-il relevé.
"La loi autorise désormais cette option du référendum. Ça individualise un peu les luttes et ce n'est pas forcément toujours bon pour les salariés", estime-t-il.
En grandes difficultés dans un passé encore récent, la société fondée en 1951 a été rachetée en 2017 par Armorique Holding. Elle produit annuellement plusieurs centaines de véhicules spécialisés dans la lutte contre les incendies.