18/06/2025
Accord Londres-Washington : le secteur auto britannique respire, l'acier devra attendre
Par AFP
(AFP) - Le secteur automobile britannique a poussé mardi un soupir de soulagement après la validation par Donald Trump d'une partie de l'arrangement commercial avec Londres destiné à réduire les droits de douane sur les produits du Royaume-Uni, mais le secteur de la métallurgie devra patienter.
Le président américain a signé lundi en fin de journée un décret qui confirme un accord conclu début mai et dont la mise en oeuvre se faisait attendre, actant notamment la réduction de 27,5% à 10% des droits de douanes sur les voitures (dans la limite de 100.000 véhicules par an).
"C'est une excellente nouvelle pour l'industrie automobile britannique" et "le fait que le Royaume-Uni ait obtenu un accord avant de nombreux concurrents (...) doit être reconnu comme une réussite significative", s'est félicité le patron de l'organisation sectorielle SMMT, Mike Hawes.
Après la signature par M. Trump lundi, en marge du G7 au Canada, de cette première trêve dans son offensive commerciale, le gouvernement britannique a précisé dans un communiqué que l'accord serait effectif "d'ici la fin du mois".
En annonçant ces nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, le président américain avait assuré, à propos des Britanniques : "Je les aime bien, c'est la meilleure des protections".
Mais l'accord exclut à ce stade l'acier et l'aluminium du Royaume-Uni qui doivent bénéficier de droits de douane à 0%, selon l'arrangement annoncé en mai, mais restent taxés à 25% à leur arrivée sur le sol américain.
"Nous travaillons toujours activement pour régler le problème des droits de douane pour l'industrie sidérurgique", a assuré mardi sur Sky News la ministre britannique des Transports Heidi Alexander.
L'organisation sectorielle UK Steel a réagi mardi auprès de l'AFP, disant "espérer bénéficier prochainement" à son tour d'une réduction des droits de douane.
Mais pour y parvenir le secteur a "désespérément besoin de clarifications" sur les exigences américaines, qui permettront de "rétablir les routes commerciales historiques" entre les deux pays, affirme Gareth Stace, directeur général de UK Steel.
Selon le Financial Times, les négociations patinent parce qu'une part importante de l'acier britannique est retraitée à partir de matériaux importés.
Par ailleurs, l'accord prévoit que les États-Unis réduiront les droits de douane, aujourd'hui de 10%, sur le secteur aérospatial, comme par exemple sur les moteurs d'avion du fleuron britannique Rolls Royce.
En contrepartie, Londres a accepté d'ouvrir davantage son marché à l'éthanol ou au boeuf américain (tant qu'il respecte les normes britanniques de sécurité alimentaire), ce qui inquiète à la fois dans l'industrie chimique et les agriculteurs britanniques.