18/06/2025 - #Stellantis
Airbags Takata : Citroën rappelle toutes les C3 et DS3 en Europe après un nouvel accident mortel
Par AFP

(AFP) - Les airbags défaillants du fabricant Takata ont fait une deuxième victime avérée en France métropolitaine roulant en Citroën C3. La marque demande une immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 en Europe.
L'autopsie d'une femme décédée après un accident de la route à Reims "confirme la responsabilité de l'airbag" Takata, dont l'explosion dans sa Citroën C3 a provoqué "de très graves blessures" ayant entraîné sa mort, a précisé le procureur de Reims François Schneider. C'est le deuxième accident mortel en métropole lié à ces airbags, a confirmé mardi le ministère des Transports à l'AFP. Jusqu'à l'annonce de ce décès, 29 accidents avaient été recensés ayant provoqué onze décès Outre-mer et un en métropole fin 2023.
L'accident s'est produit le 11 juin à 17H30 sur l'autoroute à Reims, a-t-il rappelé, confirmant des informations de Radio France publiées lundi. Le véhicule de la victime, une C3 de 2014, a été "heurté par l'arrière par un poids lourd pour une raison indéterminée". En raison de ce choc, la voiture a percuté un muret en béton et s'est immobilisé à contresens, a précisé le procureur.
A l'arrivée des secours, la conductrice âgée de 37 ans présentait de "très graves blessures" au visage. Sa passagère arrière, âgée de 13 ans, a été "très légèrement blessée". L'airbag Takata a été "éjecté du véhicule" et retrouvé sur la route. Une "pièce métallique" a été retrouvée "dans le larynx de la victime". Elle est décédée samedi soir. Le "numéro de série de l'airbag correspond à la série qui a fait l'objet d'un rappel constructeur", a précisé M. Schneider.
Le ministre des Transports a demandé mardi l'immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3 nécessitant un changement d'airbags. Jusqu'à présent, certains conducteurs avaient été invités à faire remplacer leurs airbags mais pas à ne plus utiliser leurs véhicules
Le ministre Philippe Tabarot a indiqué à l'AFP avoir convoqué les dirigeants de Citroën et demandé une mesure de "stop drive", c'est-à-dire d'immobilisation, pour "l'ensemble des C3 et DS3 faisant l'objet d'un rappel".
Citroën a demandé en février 2025 aux propriétaires de C3 du nord de la France construites entre 2008 et 2013 de ne plus conduire leur véhicule jusqu'au changement de l'airbag, dans le cadre d'une procédure appelée "stop drive".
Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans "stop drive", a été lancé au mois de mai 2025. Sur plus de 690.000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants, 481.000 ont été traités, a indiqué Stellantis mardi, soit 69,7% des véhicules concernés.
Le groupe a précisé avoir envoyé le 20 mai une lettre recommandée à la future victime. Mais l'adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte et la lettre a été renvoyée à l'expéditeur.
Citroën a réagi en fin de journée en demandant par la voie de son directeur Xavier Chardon auprès de l'AFP un rappel, appelé "stop drive", dans toute l'Europe "compte tenu du contexte". Cela signifie une immobilisation immédiate de toutes les voitures de modèle C3 et DS3, quelle que soit leur année de production, suivie d'une réparation.
441.000 voitures Citroën C3 et DS3 sont concernées en Europe, dont 82.000 en France, en plus de celles qui avaient déjà été immobilisées.
"Il est important que les clients prennent contact avec nous", a déclaré M.Chardon.
"On ne fuit pas nos responsabilités. Les véhicules ont été rappelés, on va un cran plus loin avec un stop drive", a-t-il ajouté en disant s'engager"personnellement à ce qu'il n'y ait plus un seul airbag Takata dans les Citroën".