09/12/2025
Bruxelles décale au 16 décembre des annonces très attendues
Par AFP
(AFP) - La Commission européenne a décalé au 16 décembre des annonces très attendues pour l'avenir du secteur automobile, qui étaient prévues initialement cette semaine, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'exécutif européen.
Bruxelles doit notamment annoncer ses arbitrages sur la révision de l'interdiction à partir de 2035 des ventes de voitures neuves équipées de moteurs thermiques (essence ou diesel) dans toute l'UE.
Plusieurs États, en particulier l'Allemagne, et la plupart des constructeurs automobiles appellent Bruxelles à assouplir cette interdiction, vu la crise aiguë que traverse le secteur en Europe.
L'objectif de faire passer les voitures neuves au tout-électrique en 2035 avait été fixé en 2023. C'était l'une des mesures phares du Pacte vert européen et un jalon crucial dans la difficile quête de la neutralité climatique en 2050.
Deux ans plus tard, les appels se multiplient, au nom du "pragmatisme", à revoir ce symbole du Green Deal européen.
La France, elle, appelle au contraire à dévier le moins possible de la trajectoire vers le tout-électrique, histoire de ne pas compromettre les énormes investissements déjà réalisés par les constructeurs et de ne pas tuer dans l'oeuf la filière de production de batteries électriques en plein développement sur son sol.
Le président français Emmanuel Macron a défendu en outre vendredi, lors d'une visite en Chine, le principe de la "préférence européenne" pour l'industrie automobile, afin de préserver la "base de production" de l'UE.
Ce principe de la préférence européenne consiste à imposer aux industriels bénéficiant d'aides ou de commandes publiques d'utiliser très majoritairement des composants "Made in Europe".
Mais cette idée, défendue ardemment par la France, suscite d'importantes oppositions parmi les 27, comme l'ont rappelé plusieurs pays dont la République tchèque, lors d'une réunion ministérielle lundi à Bruxelles consacrée à la compétitivité.
Le commissaire européen chargé de l'Industrie Stéphane Séjourné a préparé un texte qui pourrait fixer aux industriels des objectifs chiffrés de "made in Europe", dont la présentation était également programmée cette semaine, mais qui pourrait quant à lui être repoussé fin janvier.
"Le texte est prêt depuis plusieurs semaines", a assuré M. Séjourné à la presse, à l'issue de cette réunion ministérielle, faisant état pour sa part d'une "convergence de vues" entre les États membres en faveur d'un tel dispositif, les débats se concentrant selon lui désormais sur les secteurs auxquels il devrait s'appliquer ou pas.

