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Equipementiers - 17/12/2021 - #Renault , #Stellantis

Fonderie MBF : liquidation confirmée en appel

Par AFP

(AFP) - La cour d'appel de Dijon a confirmé jeudi la liquidation de la fonderie automobile MBF de Saint-Claude (Jura), mettant fin à tout espoir de reprise pour ses 286 salariés.

"C'est une confirmation du jugement du Tribunal du commerce du 22 juin 2021 en toutes ses dispositions", a indiqué à l'AFP le parquet général de Dijon.

Cette décision sans surprise était largement attendue après l'audience du 14 octobre à l'issue de laquelle Me Georges Meyer, avocat du comité social et économique (CSE), avait déjà reconnu avoir peu d'espoir.

"Il n'y a plus d'issue du tout, c'est la fin", a réagi auprès de l'AFP Koray Sukran, secrétaire du CSE et représentant du syndicat Sud Industrie. "Il y a beaucoup de colère, de déception et d'amertume", a-t-il souligné, jugeant "désolant d'avoir gâché un tel outil de travail".

Selon M. Sukran, les derniers espoirs de poursuite d'activité se sont envolés la semaine dernière avec la décision des deux principaux clients, Stellantis et Renault, de ne pas soutenir par des commandes le projet de société coopérative qui cherchait à reprendre l'entreprise.

Le représentant syndical a dénoncé la "complicité" de l'Etat, qui a "participé à ce qui est arrivé, selon lui. "L'Etat nous a menés en bateau, il n'a validé aucun repreneur", a déploré M. Sukran.

La décision rendue jeudi "est la suite logique de tout ce qui a été décidé pour les fonderies en France : des liquidations les unes après les autres", a estimé pour sa part Nail Yalcin, délégué CGT de MBF, prévenant que "la colère risque de s'exprimer parmi les salariés dans les prochains jours".

A l'audience de la mi-octobre, Me Meyer avait soutenu que le tribunal de commerce aurait dû, plutôt que de liquider la société, "laisser du temps" aux salariés pour "finaliser" leur projet de reprise par l'intermédiaire d'une société participative et coopérative (Scop).

Le ministère public avait répondu que MBF avait déjà bénéficié d'une longue période d'observation entre le 4 novembre 2020, lors de son placement en redressement, et la liquidation prononcée en juin.

Les syndicats de l'entreprise avaient poursuivi le montage du dossier de Scop, après cette audience, affirmant avoir réuni une "centaine" de salariés partenaires avec le soutien de l'Etat et de la région. Ils disaient également "espérer" des commandes des constructeurs Renault et Stellantis (ex-PSA), principaux clients de la fonderie.

Mais ces derniers n'ont pas donné suite.

Le tribunal de commerce avait prononcé la liquidation de MBF en soulignant le manque de garanties de la seule offre de reprise alors déposée, celle de l'entrepreneur français Michaël Azoulay.

Depuis un an, MBF a de plus accumulé de nouvelles dettes, pour 7,310 millions d'euros, selon le ministère public.

Réactions

Si même la filière fonderie aluminium n'arrive pas à s'en sortir en France (le VE en est pourtant demandeur vs fonte), c'est de bien mauvaise augure pour la suite...

Vous avez raison Clerion.

Toutes les études montrent que le marché de l'automobile va considérablement se rétrécir - on parle de -25% a minima - dans les prochaines années, le (grand !) remplacement des Thermiques par les Electriques n'étant qu'un accélérateur de cet effondrement.
L'automobile est le bouc-émissaire de toutes nos turpitudes. Il faut la sacrifier sur l'autel de la bien pensance.
De profundis...

La jeunesse ne rêve plus de voiture bien aidée par nos patatoïdes toutes identiques et sans âme.
Cela fait 20 que "la Bagnole" est devenu un utilitaire familial sur lequel le minimum d'investissement est de rigueur. Le marché repartira quand les constructeurs arrêteront les VE inutilement puissants et incroyablement chers et feront du VE pour le "local" 35 km/jour avec des petites batteries. Dacia a commencé et aux autres de suivre pour refaire de la Twingo d'entrée de gamme en se débrouillant avec le délire des ADAS obligatoires dont la prochaine couche arrive en juillet 2022 sur les nouveaux modèles..
;0)

La manière dont "on" laisse filer ces fonderies me semble totalement contradictoire avec es 300 millions (voir l'article ce jour) "généreusement" distillés par l'Etat pour accompagner les investissements des sous traitants du secteur auto ...Esperons que nous n'aurons pas à le regretter collectivement prochainement . .

Me semble t il ...Pour le moment sur le marché , il manque une vraie citadine (pas une citadine "compacte") aussi "smart" que la Toyota IQ dotée d'un "moteur de machine à laver" ...Elles seront bonnes pour le retrofitting (?) et en général un peu comme pour les Rav 4 version 3p de 1ere ou 2eme génération, elles sont bien conservées par leurs (heureux) propriétaires ...
;0)

@ Ade Airix, Le 17/12/2021 à 10:37
De là la question si l'argent que va distribuer l'Etat pour la filière :
Soit il est distribué trop tard
Soit il est fait pour mettre un sparadrap sur une jambe de bois ?
Problème des mesures curatives et non préventives.
Mais restons positifs....
Pour le VE urbain, problème du prix de revient de la batterie vs prix de vente du véhicule.
Les 8k€ imposés, alourdissent déjà la note sans qu'il y ait la moindre voiture autour...

Merci Clerion de vos remarques.
Celle sur l'incompressibilité du prix de la batterie meriterait sans doute des compléments...
D'ailleurs, est ce si inatteignable de sortir un produit qui ressemblerait à une Toyota IQ en version elec au prix d'une Dacia Spring. (?) . l'exemple de la 1ere Twingo d'entrée de gamme pris par Lucos est une piste ... La demarche analytique qui prévalut pour aboutir à la définition technique et financière de la 1ere Logan, de la 1ere Twingo, ou de la 1ere Panda me semble un bon exemple à suivre ... sans mesestimer les difficultés rencontrées (mais surmontées ) par les chefs de projet des 3 produits cités.
;0)

Ca aiderait car il reste 38 millions de véhicules thermiques en France...et si on veut le "grand remplacement" !
C'est à la mode...
;0))

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