17/07/2025
L'ACEA demande une révision des pénalités CO2 avant fin 2025
Par AFP
(AFP) - L'industrie automobile européenne demande une révision des pénalités sur les émissions de CO2 "avant la fin de l'année" à cause de ventes de voitures électriques plus faibles qu'attendu, a indiqué mardi le président de l'ACEA, Ola Källenius.
"Les normes actuelles basées sur des pénalités pour les émissions de CO2 des voitures et des camionnettes étouffent la croissance économique. Elles doivent être révisées avant la fin de l'année pour refléter ce dont l'industrie et les marchés ont désespérément besoin : de la flexibilité et une approche davantage basée sur le marché", a déclaré Ola Källenius, également patron de Mercedes, dans une tribune publiée par le magazine The Economist.
Il ne demande pas explicitement le report de l'interdiction de la vente des véhicules à essence en 2035, mais il demande à ce que les normes soient révisées pour y inclure les voitures hybrides, les modèles à prolongateur d'autonomie (un moteur à essence qui recharge une batterie), les moteurs à essence "hautement efficaces", ainsi que les carburants synthétiques, encore en cours de développement.
Le lobby automobile maintient la pression sur la Commission européenne après avoir obtenu au printemps un premier assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d'émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025.
Depuis les élections européennes de juin 2024, marquées par une progression de l'extrême droite et un recul des Verts, des mesures climatiques prises lors de la mandature précédente sont peu à peu remises en cause, au nom de la compétitivité de l'économie.
Au cours des cinq premiers mois de l'année, sur un marché européen au ralenti, les immatriculations de voitures 100% électriques ont progressé de 26,1% sur un an, pour atteindre 15,4% de part de marché dans l'UE, selon l'ACEA.
Ola Källenius pointe le risque d'un "effet La Havane", avec des Européens qui conserveraient très longtemps leurs vieilles voitures polluantes faute de pouvoir en acheter des neuves, comme dans la capitale cubaine.
"La solution à court terme de l'UE - décaler les objectifs de CO2 entre 2025 et 2027 - offre un peu de répit. Mais l'environnement économique s'est considérablement détérioré, et à moins que les conditions ne s'améliorent, cette trajectoire ne changera pas", a souligné Ola Källenius. Selon lui, plus de 40% des fournisseurs européens du secteur automobile pourraient ne pas atteindre la rentabilité en 2025.
Le patron de l'ACEA demande aussi des "incitations supplémentaires pour accélérer le renouvellement du parc" automobile, et une simplification réglementaire au niveau européen.