Les livraisons de Tesla rebondissent, dopées par l'expiration d'un crédit d'impôt

   Les analystes ont néamoins nuancé cette performance en rappelant que la perspective de la disparition, fin septembre, du crédit d'impôt fédéral de 7.500 dollars pour l'acquisition d'une voiture électrique avait pesé dans ce rebond.  
   Entre juillet et septembre, le constructeur américain de véhicules électriques dirigé par Elon Musk a livré 497.099 voitures dans le monde, selon un communiqué publié jeudi, contre environ 440.000 attendus par les analystes.
   Dans le même temps, la société texane a produit 447.450 exemplaires de ses cinq modèles actuellement disponibles, soit une contraction de 4,8% par rapport à la même période de 2024.

   Tesla relève la tête après une séquence délicate, marquée par l'accélération de la concurrence chinoise.
   Dans plusieurs pays du monde, des véhicules ont été vandalisés et des rassemblements ont eu lieu devant des concessions du groupe.
   Le regain des ventes est entièrement dû aux modèles Y et 3, dont les livraisons ont progressé de plus de 9%, tandis que les autres références, la S, la X et le Cybertruck ont connu un recul de 30% sur un an.

   Tesla se relance ainsi grâce à ses véhicules les plus abordables, la 3 et la Y valant moins de 45.000 dollars aux Etats-Unis alors que les trois autres sont vendus au moins 80.000 dollars.
   Le marché a accueilli sans enthousiasme cette publication. A Wall Street, vers 14H20 GMT, le titre était même dans le rouge (-0,91%).
   
Un contrecoup attendu
      Pour Matt Britzman, analyste d'Hargreaves Lansdown, "l'un des moteurs" de la croissance observée au troisième trimestre a été "la vague d'acheteurs décidés à profiter du crédit d'impôt avant son expiration, ce qui a anticipé la demande".
   La fin de cette incitation fiscale a été voulue par Donald Trump, estimant que l'Etat américain avait contribué à gonfler artificiellement la demande de voitures électriques.
   C'est tout le secteur qui a profité de l'aspiration, Ford constatant une envolée de près de 20% de ses ventes de modèles électrifiés, alors que celles de General Motors ont plus que doublé (+107%).

   "Le défi va maintenant consister à gérer le ralentissement potentiel qui va suivre", après la ruée du troisième trimestre, a prévenu Matt Britzman, "et c'est là qu'un nouveau modèle plus abordable devient crucial pour conserver l'élan."
   Elon Musk a promis l'arrivée, en fin d'année, d'une version plus abordable de la Y, mais n'en a pas communiqué le prix, que les analystes projettent en-deçà de 40.000 dollars aux Etats-Unis.
   Lors de la présentation des derniers résultats de la société, en juillet, Elon Musk avait averti que Tesla vivait une "phase de transition" et pourrait "connaître quelques trimestres difficiles", à savoir le quatrième trimestre
2025 et les deux premiers de 2026.

   Outre l'effet des crédits d'impôts aux Etats-Unis, les analystes de Wedbush ont aussi mis les bons chiffres du troisième trimestre sur le compte d'une accélération en Chine, dopée par de nouvelles versions du modèle Y dont une à six places.
   L'autre axe majeur de développement vanté par son patron s'appuie sur le robotaxi, un taxi autonome, sans conducteur, dont les premiers modèles ont été déployés en juin à Austin (Texas).
   Tesla prévoit d'étendre sa flotte dans d'autres villes dans les prochains mois. Il est déjà présent à San Francisco, mais ses véhicules y circulent avec une personne au volant.

   Le constructeur prévoit de lancer, courant 2026, la fabrication d'une voiture dédiée au service de robotaxi et appelée Cybercab, qui n'aura ni volant ni pédales.
   De façon général, les analystes de Wedbush estiment que l'autonomie, que ce soit pour les robotaxis ou les voitures particulières, est la clef de la croissance de Tesla dans les années à venir.