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Chronique - 28/09/2023 - #Alpine , #Bugatti , #Ferrari , #Lamborghini , #Porsche

Ma "Baquet liste"

Par Jean-Philippe Thery

Ma "Baquet liste"
Tamiya "Wild One" et "Wild One MAX". Quand le petit inspire le grand. (Crédit : The Little Car Company)

Aujourd’hui, je vous donne des idées. Ça prouve que je ne suis pas rancunier, puisque que vous m’ayez un peu oublié…

Il a fallu que je tombe il y a plusieurs années sur cette photo de 1984, réalisée lors de la remise des clefs de la 928 allongée à quatre places spécialement réalisée pour ses 75 ans, pour découvrir enfin que Ferdinand Anton Ernst Porsche -Ferry pour les intimes- était né un 19 septembre. Et pas n’importe lequel, puisque c’était en 1909. Avouez qu’être né un dix-neuf-zéro-neuf dix-neuf-zéro-neuf, ça a tout de même de la gueule. C’est d’ailleurs sans doute le seul point que je partage avec le fondateur de la marque -le jour, pas l’année- mais autant vous dire que quand je l’ai su, ça a justement fait ma journée.

Ce n’est pas comme cette année, où je m’attendais tout de même à un petit quelque chose de la part des fidèles lecteurs qui m’accompagnent depuis le début, ou qui ont pris en marche le train des 175 chroniques publiées au cours des trois dernières années. Mais au soir du 19 septembre 2023, force me fut de constater qu’il n’y aurait ni cagnotte en ligne, ni fleurs ni même une simple carte postale. Et je ne vous cache pas que devant une telle ingratitude, j’étais prêt à mettre le clavier au panier si je ne m’étais rappelé que je ne n’avais pas prévenu. Qu’à cela ne tienne, puisque Noël approche, voici donc pour vous inspirer la "baquet liste" de trois autos dans le siège conducteur desquelles je poserais volontiers mon fessier.

J’dis ça, j’dis rien.

Tamiya Buggy Wild one MAX par "The Little Car Company"
On dit volontiers que ce qui distingue l’homme du petit garçon, c’est le prix des jouets. Un adage qui doit bien faire rigoler les artisans d’une certaine firme britannique, dont les répliques motorisées aux trois quarts d’Aston-Martin DB5 Volante, Bugatti 35 ou Ferrari Testarossa 1958 atteignent pour certaines un budget dont aimerait bien disposer le vulgum automobiliste pour son auto de tous les jours. 

De mini-bolides dont nous avons tous rêvé quand nous avions l’âge de ceux qui les pilotent aujourd’hui, à l’époque où l’on découvre que lorsque leurs progéniteurs n’ont pas atteint les échelons les plus élevés de la hiérarchie économico-sociale, les héritiers doivent se contenter d’échelles de réduction plus importantes pour leur joujoux sur roues. Ainsi va donc la vie dans un monde hiérarchisé où l’on réduit les voitures à destination d’enfants plus ou moins grands, de la Majorette sous blister aux superbes réalisations signées par "The Little Car Company". C’est sans doute ce que se sont dits les dirigeants de cette dernière à l’occasion d’une soirée un peu plus arrosée que de coutume au pub local, quand ils ont décidé de faire exactement l’inverse. 

Lancé en 1985, le buggy "Wild One" au 1/10 de chez Tamiya vous a forcément fait rêver si vous avez mon âge et que vous aimiez déjà l’automobile. Il a en tout cas fait le bonheur de millions de gosses de la classe moyenne, lesquels s’imaginaient sans doute à la place du pilote en plastoc installé à son bord, alors qu’ils tentaient d’en maitriser les évolutions plus ou moins ordonnées aux manettes du boitier de radiocommande. Un rêve désormais possible, puisque The Little Car Company livrera très bientôt le premier exemplaire client d’une série de cent  "Wild One MAX" à l’échelle un.

Et l’engin est d’un réalisme d’autant plus surprenant que lorsqu’on observe côte à côte l’original et sa copie, il faut s’efforcer de se rappeler que le modèle de référence est bien le plus petit des deux. Certes, il a fallu procéder à quelques aménagements sur le "vrai" -ou plutôt la reproduction- qui dispose notamment de deux places. Afin de profiter à deux des performances d’un joujou pesant à peine 500 kg, propulsé comme l’original par un moteur électrique, mais alimenté par huit packs de batterie fournissant 14.4 kWh, pour une vitesse de pointe de 100 km/h, une autonomie sur terre d’une centaine de kilomètres et du double sur route. En guise de cerise sur le gâteau (d’anniversaire, évidemment), le bidule peut en effet recevoir une immatriculation, puisque répondant aux impératifs de la législation propre aux quadricycles, au Royaume-Uni comme en Europe.

Et cerise sur le gâteau numéro deux, le "Wild One" grand format est livré avec un exemplaire d’une série spéciale de son petit frère, spécialement concoctée par Tamiya pour l’occasion. Ça tombe bien, puisque je n’ai jamais reçu le mien quand j’étais petit…

Lamborghini Huracán Sterrato
Autant vous l’avouer tout de suite, la Huracán Sterrato ne serait pas la première Lamborghini que je m’offrirais. Ce n’est pas de sa faute mais la mienne, puisque ne disposant pas des moyens de m’offrir un modèle de la marque, je n’ai pas encore assouvi mes fantasmes de GT italienne telle qu’on se la représente habituellement. En revanche, elle serait probablement la deuxième ou la troisième, parce qu’une Lamborghini surélevée arborant des "claddings" habituellement réservés aux véhicules de franchissement, c’est d’une iconoclastie qui ne plaît énormément.

En plus, c’est la Lambo que je piloterais volontiers au Brésil, territoire où les berlinettes hors de prix mais au fond plat à portée de "Lombada" -équivalent local hypertrophié de nos gendarmes couchés- se réunissent le dimanche sur les parkings de restaurants chics, faute de pouvoir emprunter sans y laisser une jante ou un bouclier un réseau routier qu’on qualifiera de perfectible, afin d’éviter l’incident diplomatique. D’ailleurs, la Sterrato trouverait à s’exprimer bien au-delà des frontières du pays de la Samba, un simple coup d’œil sur la planisphère suffisant à se rappeler qu’en bien des pays, les kilomètres de routes non revêtues l’emportent largement sur celui des rubans soigneusement asphaltés. Voilà qui donne tout son sens à une auto que d’autant considèreront comme apocryphe, sujet que j’ai déjà eu l’occasion d’aborder il y a déjà un certain temps avec la présentation du proto Alpine A110 Sport X, dans Emmanuelle, à quatre roues.

Sans compter qu’emprunter les chemins de traverse permet non seulement de ménager les scrupules en évitant l’étalage de richesse motorisée mais aussi de s’amuser sérieusement, sans doute beaucoup plus que sur les routes aussi policées que polissées, ou le gendarme pas du tout couché vous attend carnet à souche en main. D’autant plus que l’ingénierie maison a évidemment bien fait les choses, entre voies élargies, garde au sol relevée, et débattements de suspension augmentés, ainsi que les pneumatiques Bridgestone tout-terrain spécialement développés pour l’objet. Quand à la prise d’air centrale faisant saillie sur le toit, elle alimente en air frais et propre les 610 chevaux plus sauvages que jamais du V10 en position centrale arrière, celles habituellement ouvertes sur les cotés étant obturées pour éviter d’avaler la poussière quand l’auto est en travers. Mine de rien, je viens de vous résumer le mode d’emploi de la bête…

Porsche 911 Dakar
Des trois modèles de cette liste au Père Noël, la 911 Dakar serait sans doute celui qui conviendrait le mieux à son destinataire, à condition de passer par une commande spéciale pour le rouge qui ne figure pas au nuancier. Mais c’est aussi celui qui nous parait le plus évident, tant la 911 nous a habitués à l’idée qu’elle pouvait évoluer sur tous les terrains, surtout depuis qu’elle a remporté le Paris-Dakar, à l’époque où le nom du célèbre rallye-raid correspondait à celui de ses villes de départ et d’arrivée. Et comme ça fait tout de même bientôt 40 ans que la 953 pilotée par René Metge et naviguée par Dominique Lemoyne a crapahuté jusqu’à la plus haute marche du podium, on se demande pourquoi les responsables marketing successifs du constructeur n’y ont pas songé avant. Ça fera sans doute plaisir à ceux actuellement en poste, qui nous rappellerons néanmoins que la transmission intégrale des Carrera 4 disponibles depuis la 964 en constitue l’héritage direct.

Quoi qu’il en soit, je me verrais bien au volant de cette Porsche-là. Et je ne suis certainement pas le seul, puisque le constructeur fera le bonheur de 2.500 clients privilégiés, en les autorisant à se délester de 222.020 euros (le poids c’est l´ennemi). C’est plus que pour une GT3 (193.417 euros) à laquelle elle a chipé son capot en carbone, mais moins qu’une GT3 RS (234.977 euros) à l’usage pourtant beaucoup plus limité. Ceci évidemment avant de cocher les petites cases de la liste d’options, et de taper dans le catalogue des accessoires pour lequel le chef de produit après-vente s’est amusé comme jamais. Galerie de toit avec projecteurs intégrés ? Check. Jerrican d’eau et de carburant ? Check. Pelle pliante et plaques de désenlisement ? Check. Chiffon microfibres à 10 euros ? Check !

Evidemment, la Dakar ferait un peu double-emploi avec la Sterrato, mais je saurais me contenter de l’une d’entre elles. Et puis, quelque chose me dit que le TCO ("Total Cost of Ownership" comme on dit dans les ateliers autorisés) de la fille de Stuttgart est sans doute plus raisonnable que celui de sa concurrente émilienne. D’ailleurs, c’est vous qui voyez, même si j’ai bien conscience d’être un parti en survirage avec ma petite liste de fin d’année. Mais avouez néanmoins que les trois autos qui y figurent, sortant -littéralement- des sentiers battus sont plutôt intéressantes, non ?  Et puis, quelque chose me dit que l’année prochaine, vous n’oublierez pas mon anniversaire.

Pour le reste, je vais sans doute me rabattre sur un "Wild One" -celui au 1/10e- pour mon petit Noël. A moins bien sûr, que les gars de chez Tamiya ne lisent mes chroniques…

Réactions

Ok pour l'an prochain, je prépare les bougies (NGK !)
;0)

Cette rubrique me fait penser au mec qui est né le onze novembre mil cent onze.

Le vingt janvier 2001, c'était bien aussi !

Et pour Djizeus c'était quoi ??
;0))

@Luc 16:49
25/12/0000 évidemment. Quoiqu'on n'est pas sûr pour le 25 et Décembre était le 10ème et dernier mois. L'année c'est bon, par définition !
Je rappelle aux mathématiciens et aux physiciens que l'angle droit bout à 90°

Et contrairement à la loi de Mariotte et de Kronenbourg, quelque soit la pression...
;0)

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