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Constructeurs - 25/09/2023 - #Volkswagen , #Tesla

Régime minceur pour Volkswagen en pleine conversion électrique

Par AFP

La "manufacture de verre", vitrine de Volkswagen qui produit à Dresde des véhicules électriques dans ses vastes ateliers transparents, voit son avenir menacé, illustrant les tumultes de la mutation en cours chez le constructeur allemand.

Bousculé par ses concurrents et en proie à des problèmes de rentabilité, le groupe s'interroge sur le maintien des chaînes de production de la petite usine de la capitale saxonne, à l'est de l'Allemagne, selon plusieurs médias.

Volkswagen a reconnu cette semaine évaluer "comment le site peut être orienté durablement et de manière à assurer son avenir", même si "aucune adaptation n'est prévue à court terme". Les 300 salariés ont une garantie d'emploi jusqu'en 2029.

Supprimer de l'activité liée aux voitures électriques au moment où les constructeurs sont censés accélérer leur transformation ? La stratégie peut sembler paradoxale. Les industriels européens ont tous en ligne de mire l'échéance de 2035 avec l'interdiction à la vente dans l'UE de nouveaux modèles équipés de moteurs à combustion.

Mais "Volkswagen a trois problèmes", explique à l'AFP l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer : "Le marché automobile est faible parce que l'économie est faible, des subventions pour les voitures électriques sont supprimées ou réduites et la famille ID (gamme électrique de VW) manque d'attractivité", énumère-t-il.

Outre l'incertitude concernant l'usine de Dresde, le géant allemand a annoncé la semaine dernière la fin de 269 contrats à durée déterminée sur un autre site de la région, à Zwickau, la plus grande usine de voitures électriques du groupe, "en raison de la situation du marché automobile".

Coût et attractivité
Pour Volkswagen, premier constructeur européen, augmenter l'offre de véhicules électriques n'est qu'un des paramètres d'une conjoncture complexe : le pouvoir d'achat des clients est grevé par l'inflation tandis qu'il affronte la concurrence exacerbée de l'américain Tesla et des fabricants chinois qui produisent leurs modèles à bien moindre coût.

Résultat : si les ventes mondiales de véhicules tout électriques du groupe ont affiché une belle croissance de 50% au premier semestre 2023 sur un an, tous les analystes anticipent un coup de frein dans les mois à venir.

"Actuellement il y a une certaine réticence à l'achat de la part des consommateurs", a admis cette semaine devant des journalistes le directeur financier de Volkswagen Arno Antlitz.

Chez le constructeur allemand, la chasse aux coûts est lancée.

Cible Prioritaire : la marque historique VW, inventeur hier de la Golf et de la Passat que doivent progressivement relayer les modèles électriques.

La rentabilité de la marque est en berne depuis des années, comparée aux gammes équivalentes des autres constructeurs, et Oliver Blume, PDG de Volkswagen, a lancé avant l'été un plan de redressement ciblant les coûts qui deviennent problématiques au vu du recul subi en Chine, premier marché du groupe.

Subventions
Cette question des coûts est "le problème central" du groupe, estime Stefan Bratzel, directeur de l'institut CAM.

Avec une moyenne de 35 voitures produites par jour, sur les quelque 40.000 qui sortent des usines Volkswagen dans le monde, le site de Dresde pourrait être sacrifié aux économies d'échelle que veut réaliser Volkswagen.

A ce stade, il n'est "pas prévu d'arrêter la production" des ID.3, modèle électrique phare de VW, sur le site, a insisté Christian Sommer, porte-parole de Volkswagen en Saxe, à l'issue de discussions entre personnel et direction jeudi.

L'évolution des courbes de ventes de véhicules électriques sera déterminante.

En Allemagne, l'arrêt depuis le 1er septembre des primes à l'achat pour les véhicules commerciaux et la réduction de l'aide pour les particuliers à partir du 1er janvier prochain vont porter un coup au marché automobile, préviennent les experts.

D'où l'enjeu, pour les constructeurs européens, de proposer des modèles électriques suffisamment accessibles pour entrer dans le budget des classes moyennes. Un créneau sur lequel les fabricants chinois ont une longueur d'avance.

La future ID.2 de Volkswagen à moins de 25.000 euros n'est pas attendue en 2025. Pour la version électrique, la Golf GTI, l'horizon est 2026-27.

Le premier groupe européen a ainsi "deux à trois années compliquées devant lui", prédit Ferdinand Dudenhöffer.

Réactions

Que personne ne se réjouisse de ces nouvelles Stalingradesques car nous ne faisons pas mieux ,ça se fissure et la fin des aides va mettre le souk partout adieu hybride bidon 48V adieu carte grise gratuite,ça sent le bâton,comme en Chine

. . . La fin du "prillecing paoeur" chez les constructeurs auto ? ...les "ceusses" qui ont abaissé drastiquement le seuil de rentabilité s'en tireront mieux ... ou S'adapter selon Darwin...
;0)

Je vous rassure Alain, je n'avais aucunement l'intention de me réjouir.

Les difficultés à venir montrent à quel point l'UE s'est fourvoyée en misant sur le tout électrique. La fin des subsides des Etats -les pays européens n'ont plus de pognon malgré la masse incommensurable de leurs prélèvements- va permettre de mesurer la vraie demande des automobilistes et de voir à quoi ressemble le marché réel, c'est-à-dire non subventionné.

Cher Bruno c’est électrique ou rien comme en Chine et sans aide comme en Chine aussi ,aïe

Reste que hormis toutes considération, les thermiques sont en train de prendre un sacré coup de vieux !
Quand t'as goûté au TGV sans bar en voiture 4, avec la pompe à la maison et f... Poutine et l'OPEP, tu veux plus du tout revenir en AR..
;0)

Pour les pluriels, je verrai demain...
;0)

... D'un point de vue individuel "on" peut comprendre votre engouement, cher Luc, voire celui de Boisons un peu ...

En termes "macro" ... attendons de voir ce qui résultera de la sortie de la R5 et de la model 2 ... l'ID2 pas avant 2025 ... (?)
Tesla excepté, je crains que les européennes soient plus proches des 30k que des 25 ... çà risque de ne pas faire encore des étincelles (si j'ose dire...)
;0)

Oui Alain, c'est exactement ce que je reproche à l'UE : électrique ou RIEN.
Les Etats-Unis misent eux aussi sur l'Electrique mais ils ne font pas la connerie d'interdire le Thermique. In fine, si le client ne veut plus de thermique -c'est à lui de décider et non pas aux technocrates Bruxellois- hé bien les constructeurs n'en fabriqueront plus, épicétou.

Quant à d'autres sources d'énergie, vous semblez ne pas faire confiance aux ingénieurs, à la recherche fondamentale, à la recherche appliquée, à la R&D des constructeurs, etc. Si ça se trouve, on arrivera à maîtriser la fusion nucléaire ? Si je me souviens bien, il n'y avait pas d'électricité au château de Versailles...

PS : Fusion nucléaire : énergie de demain ou utopie ?
À l'horizon 2050, pourra-t-on reproduire sur Terre l’énergie des étoiles et produire ainsi de l'électricité avec un faible impact sur l'environnement ? Une grande partie de la communauté scientifique internationale pense que le pari peut être gagné. Mais l'avenir de ce programme ambitieux est soumis à des décisions politiques.

Avec les mauvaises nouvelles comme une électricité qui augmente de 10% et un litre d'essence à 2 euros voire plus le consommateur français lambda a choisi : si il peut, il garde sa voiture plus longtemps en attendant des jours plus clairs et plus heureux.
La fin 2023 et 2024 risquent d'être terribles en ventes de véhicules neufs...
;-(

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