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Constructeurs - 25/09/2023 - #General Motors , #Ford , #Stellantis

Etats-Unis : la grève prend de l'ampleur chez Stellantis et General Motors

Par AFP

(AFP) - La grève s'est étendue vendredi chez les constructeurs automobiles américains General Motors et Stellantis, faute d'avancée dans les négociations syndicales, contrairement à Ford où de "réels progrès" ont été effectués.

Depuis vendredi midi (16H00 GMT), les 38 centres de distribution de pièces détachées de GM et de Stellantis sont intégrés au mouvement social.
"Comme nous l'avons dit depuis des semaines, nous n'allons pas attendre l'éternité pour obtenir des contrats équitables de la part des +Big Three+", surnom des trois grands constructeurs américains, a lancé Shawn Fain, président du puissant syndicat United Auto Workers, dans une vidéo diffusée dans la matinée sur les réseaux sociaux.   

Ces sites, situés dans vingt Etats des Etats-Unis, emploient autour de 5.600 adhérents de l'UAW sur les 146.000 travaillant pour les trois géants de Détroit (Michigan).
Les trois usines en grève depuis le 15 septembre, lorsque les conventions collectives sont arrivées à échéance sans accord pour les prochaines, vont le rester, a précisé M. Fain.
Ces trois sites --un pour chacun des trois grands constructeurs-- emploient quelque 12.700 adhérents de l'UAW.
C'est la première grève affectant les trois groupes en même temps.

Par ailleurs, M. Fain a invité le président américain Joe Biden --qui a apporté son soutien aux grévistes à plusieurs reprises ces dernières
semaines-- à aller plus loin en rejoignant les piquets de grève.
"Nous invitons et encourageons toute personne soutenant notre cause à nous rejoindre sur les piquets de grève, amis et familles et jusqu'au président des Etats-Unis", a déclaré M. Fain.

 Président au piquet ? 
Selon la porte-parole de la Maison Blanche, le président est "reconnaissant (...) d'être inclus dans la famille et les amis de l'UAW".
"Nous ferons tout notre possible pour aider d'une quelconque façon les parties le souhaitant", a-t-elle ajouté, rappelant que l'exécutif restait en "contact régulier" avec tous les protagonistes depuis plusieurs semaines.
M. Biden a notamment plaidé pour un partage "juste" des "profits record".   

A ce stade, l'impact économique a été limité mais l'extension du mouvement chez Stellantis et GM risque, cette fois, d'avoir des répercussions plus importantes, car ces centres approvisionnent garages et concessionnaires en pièces détachées pour les véhicules déjà vendus, affectant donc directement le grand public.
Et "ils génèrent des bénéfices importants, particulièrement pour Stellantis", a relevé M. Fain sur la chaîne CNBC, ajoutant que le syndicat envisageait de "nombreuses actions" possibles pour la suite.
"C'est une décision agressive, qui frappe le coeur des opérations (des deux groupes) étant donné son effet par ricochets et la pression exercée", ont commenté les analystes de Wedbush, s'attendant à un accord avec Ford dans la semaine.   

Du côté du personnel, plusieurs centaines d'employés affectés par le manque d'activité du fait des débrayages de la première semaine ont déjà été renvoyés temporairement, sans avoir droit aux indemnités de chômage.
Les grévistes perçoivent chacun 500 dollars par semaine du fonds syndical d'entraide au lieu de leur salaire habituel.
General Motors, dont dix-huit sites supplémentaires sont affectés, a accusé les dirigeants de l'UAW de "manipuler le processus de négociation pour leur propre intérêt". Même accusation du côté de Stellantis qui "se demande s'ils ont jamais eu l'intention de trouver un accord à temps".
"Nous avons des plans de contingence pour différents scénarios", a affirmé GM, qualifiant de "propositions économiques historiques" ses cinq offres successives présentées au syndicat.
Stellantis a qualifié sa dernière offre, présentée jeudi, de "très compétitive".
   
"Mouvement"
Concernant Ford, Shawn Fain a noté "du mouvement" mais de "sérieux problèmes" persistent.
Selon lui, le constructeur a notamment accepté de rétablir des mesures liées au coût de la vie supprimées en 2009, dans le sillage de la crise financière. Il a aussi validé la révision du système de partage des bénéfices et le droit de grève en cas de fermeture d'usines.
"Nous n'en avons pas terminé avec Ford", a fait valoir le syndicaliste, ancien électricien chez Stellantis, reconnaissant que Ford affichait une "volonté sérieuse de parvenir à un accord".
Le constructeur a réagi immédiatement dans un communiqué.
"Nous nous concentrons sur la négociation d'un accord qui récompense nos employés, qui permette à Ford de conserver sa position unique de plus américain des constructeurs, d'investir et de grossir", a ajouté le groupe.
"Nous avons encore du travail devant nous avant d'obtenir un accord", a-t-il prévenu.
Le syndicat réclame notamment une hausse salariale de 40% sur quatre ans, correspondant à celle dont ont bénéficié les dirigeants des groupes ces quatre dernières années.

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