03/11/2025
Budget 2026 : les industriels déplorent la "surtaxation" prévue pour les entreprises
Par AFP
(AFP) - 90 industriels de l'automobile, l'aéronautique, la métallurgie, la sidérurgie, la mécanique et les composants électroniques ont alerté dimanche dans une tribune contre la "surtaxation" qui pourrait freiner leurs activités en France si le projet de budget 2026 en cours de discussion était voté tel quel.
Dans un texte commun adressé aux parlementaires et publié dans le Journal du Dimanche, ces industriels dénoncent les nouvelles charges fiscales et normatives pesant sur l'industrie, malgré le discours volontariste de réindustrialisation porté par le gouvernement.
"On ne peut pas saluer l'industrie d'une main et creuser sa tombe de l'autre", écrivent-ils dans la tribune, soulignant que le poids de l'industrie dans le PIB a été "divisé par deux en trente ans" et stagne à "un niveau abyssal".
Selon les signataires, "malgré la reprise de la baisse de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), plus de 10 milliards d'impôts et de taxes supplémentaires toucheront encore les entreprises cette année".
"Contributions exceptionnelles, conditionnalités, transferts de charges, redevances, coupes dans les aides à l'apprentissage : les mesures ciblant les trésoreries des entreprises s'accumulent", affirme le texte.
Il est signé notamment par le patron de Dassault Aviation Eric Trappier, en sa qualité de président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Alexandre Saubot (directeur général d'Haulotte, président de France Industrie), Guillaume de Goys (Aluminium de France), Stephane Delpeyroux (Alliance minerais minéraux métaux), Frédérique Le Grèves, présidente de STMicroelectronics France et de la fédération de l'électronique française, Patrick Jeantet, président de la fédération des industries ferroviaires, ou Alain Le Grix de la Salle (ArcelorMittal France).
"Pendant que le Parlement débat", les industriels "se battent" face "à une concurrence très agressive", alors qu'ils sont "lestés d'un carcan administratif, normatif et fiscal qui pèse chaque jour un peu plus sur la performance", ajoutent-ils en appelant "solennellement" les parlementaires à "préserver les leviers du développement de l'industrie".
Alors que la "réindustrialisation" a donné de nouveaux signes d'essoufflement au premier semestre, avec un solde net tout juste positif entre les ouvertures, agrandissements de sites industriels d'une part, et fermetures et réductions d'effectifs d'autre part, le ministre de l'Industrie Sébastien Martin a répondu sur le réseau social X: "Oui il faut débattre de justice fiscale" écrit-il, "mais il n'est pas question de fragiliser notre outil industriel et productif".

