Publicité
Publicité
28/07/2025

En retard dans l'IA, le géant des puces Intel continue de réduire les frais

Par AFP

(AFP) - Le groupe américain de semi-conducteurs Intel, très en retard dans le boom de l'intelligence artificielle (IA), continue sa restructuration dans l'espoir de renouer avec les bénéfices, des plans de départ à l'arrêt de projets de construction d'usines.

   Au deuxième trimestre, Intel a réalisé près de 13 milliards de dollars de chiffre d'affaires, un résultat stable sur un an et surtout supérieur aux prévisions, d'après son communiqué de résultats publié jeudi.
   Mais le groupe de Santa Clara (Californie) n'a pas rassuré le marché, loin s'en faut : son action plongeait de 4,55% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
   L'entreprise peine depuis plusieurs années à rattraper son retard dans les puces les plus avancées pour le développement de l'IA générative, moteur de croissance pour ses rivaux, en premier lieu son voisin Nvidia.
   En réaction, Intel a instauré plusieurs plans de diminution des coûts.
   Les sites en Allemagne et en Pologne, déjà mis sur pause pour deux ans à l'automne dernier, sont ainsi désormais complètement arrêtés, et la construction d'une usine dans l'Etat américain de l'Ohio va de nouveau ralentir.

"Patience"
   "A l'avenir, nous ne gagnerons en capacité que si nous avons des engagements quantitatifs suffisants de la part de nos clients, et pas avant", a promis le directeur général Lip-Bu Tan lors de la conférence aux analystes.
   Le patron nommé en mars a regretté des dépenses "excessives et mal avisées" dans des projets avant d'avoir des garanties en termes de demande.
   Intel a par ailleurs indiqué avoir quasiment fini de mettre en place le dernier plan de départ annoncé en avril. La firme comptait environ 101.000 employés fin juin, contre 125.000 il y a un an, et prévoit de terminer l'année à 75.000.
   Ces mesures lui ont coûté 1,9 milliard de dollars de charges exceptionnelles, qui ont creusé ses pertes nettes à 2,9 milliards au deuxième trimestre, contre 1,6 milliard l'an passé.
   "Je crois que les mesures adoptées pendant mes premiers mois nous mènent dans la bonne direction, mais je sais aussi que changer la trajectoire de la société va prendre du temps et nécessiter de la patience", a déclaré Lip-Bu Tan.
   L'activité de puces pour ordinateurs a réalisé 7,9 milliards de dollars de ventes au deuxième trimestre, en baisse de 3% sur un an. Elles ont été meilleures que prévues grâce à la forte demande en composants pour fabriquer de nouveaux ordinateurs adaptés à l'IA.
   La branche de puces pour les serveurs a progressé de 4% à 4,4 milliards de chiffre d'affaires.
   "Intel va mieux, mais le chemin vers une pleine reprise est encore long", a commenté l'analyste indépendant Jack Gold. "Les réorganisations, les suppressions de produits et de postes, ainsi que les ajustements d'investissements devraient permettre un retour à la rentabilité au prochain trimestre ou au suivant".

Concurrence
   Il estime en outre que la stratégie d'Intel de se concentrer sur des produits qui ne "concurrencent pas directement Nvidia ou AMD" est "judicieuse".
   L'industrie des semi-conducteurs se divise désormais entre les groupes qui surfent sur l'immense demande pour l'IA générative, Nvidia en tête, et les autres, accablés par leur retard ou par la pression macro-économique liée aux droits de douane américains.
   Le taïwanais TSMC, leader mondial des puces les plus sophistiquées, a ainsi récemment relevé ses prévisions pour 2025 et publié un bénéfice net trimestriel de 13,5 milliards de dollars, soit un bond de 60 % sur un an. 
   L'entreprise s'est félicitée de la reprise des ventes de certaines puces à la Chine par Nvidia.
   Autre fournisseur de Nvidia, le géant sud-coréen SK hynix a présenté jeudi des ventes record au deuxième trimestre.
   À l'inverse, STMicroelectronics voyait son action chuter de plus de 12% à la Bourse de Paris jeudi, sanctionné après l'annonce d'une perte nette de 97 millions de dollars au deuxième trimestre.
   Le groupe franco-italien de semi-conducteurs tire une grande partie de ses revenus de l'industrie automobile, frappée de plein fouet par l'incertitude qui découle de la politique commerciale erratique menée par l'administration de Donald Trump.
   Quant à ASML, fabricant de machines de pointe pour le secteur, il a salué une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre mais souligne son "incertitude croissante" sur sa croissance en 2026, en raison des droits de douane.

Partager cet article

Réactions

Aucun commentaire, soyez le premier à participer !

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Analyse

Le Maroc : nouveau fer de lance des délocalisations pour les industriels français de l’automobile

Le Maroc vise le million de véhicules assemblés d’ici la fin de cette décennie et se fonde pour cela sur le fait que Stellantis pense pouvoir produire à Kénitra autant de véhicules que Renault dans le pays. Le Maroc qui n’est pas dans l’UE mais est traité en matière de politique commerciale comme s’il y appartenait est ainsi, pour les constructeurs "français", le nouveau site qui gagne systématiquement le jeu de la mise en concurrence. S’il ne s’agissait que d’une première phase de développement fondée sur l’exportation et que pouvait venir un temps où un marché régional prendrait le relais, ce développement pourrait se défendre mais rien n’indique aujourd’hui que cela soit à l’agenda pour quiconque.

Nominations

Le retour de Gilles Vidal, un transfert qui remonte le moral des équipes chez Stellantis

Ces derniers mois, Stellantis a eu son lot de mauvaises nouvelles et l’annonce de la nomination de Gilles Vidal en remplacement de Jean-Pierre Plouet inverse la tendance. Le produit automobile est une clé de différenciation stratégique pour un constructeur et son arrivée à la tête du design des marques européennes de Stellantis va relancer la dynamique des sept marques dont il aura la charge.