18/12/2025
Renoncement aux moteurs tout-électrique en 2035 l'UE est sur le "bon chemin", estime Merz
Par AFP
(AFP) - Le chancelier allemand Friedrich Merz a salué mardi le "bon chemin" pris par l'Union européenne après que Bruxelles a renoncé à imposer aux constructeurs automobiles de passer au tout-électrique en 2035, une décision "pragmatique" pour le groupe Volkswagen.
"Davantage de neutralité technologique et de flexibilité sont le bon chemin pour mieux concilier objectifs climatiques" et "réalités du marché", a réagi dans un communiqué Friedrich Merz, qui s'était fait ces dernières semaines le porte-voix des constructeurs, particulièrement puissants en Allemagne.
Volkswagen, premier constructeur automobile européen en perte de vitesse face à une intense concurrence, notamment dans l'électrique, a de son côté salué une décision "pragmatique" et "saine sur le plan économique".
Le géant aux dix marques, qui a lancé un plan d'économies de 6 milliards d'euros avec des suppressions d'emplois en Allemagne, dit partager l'appréciation faite par Bruxelles selon laquelle "la mobilité électrique est la technologie de pointe de l'avenir".
Dans le plan de soutien au secteur automobile européen présenté mardi à Strasbourg, l'interdiction de vendre des voitures neuves à moteur thermique (essence ou Diesel) ou hybride, qui devait s'appliquer à partir de 2035, est remplacée par de nouveaux objectifs de décarbonation pour les constructeurs automobiles.
Ils devront respecter une série de conditions strictes, notamment de réduire d'au moins 90% les émissions de CO2 de leurs véhicules neufs par rapport à leurs niveaux de 2021.
"De nouvelles obligations ne doivent pas entraîner davantage de bureaucratie", a réagi Friedrich Merz, qui a fait d'une diminution des contraintes réglementaires - au niveau national comme à l'échelle européenne - un des objectifs majeurs de son mandat.
"Nous avons besoin d'innovations et de flexibilité plutôt que d'interdictions", a-t-il encore asséné.
Des critiques reprises par la principale fédération automobile du pays, VDA, qui a déploré les "nouvelles exigences" imposées aux constructeurs.
Si le projet de Bruxelles a le mérite de reconnaître "l'ouverture technologique", il est "assorti d'obstacles si nombreux qu'il risque d'être inefficace dans la pratique", a déclaré Hildegard Müller, présidente de la VDA.
De son côté, l'ONG environnementale allemande Deutsche Umwelthilfe (DUH) a fustigé dans un communiqué une "génuflexion" de l'UE "devant les géants du Diesel".
"La Commission reprend des éléments de langage clés du lobby automobile et prolonge la durée de vie des technologies thermiques inefficaces" dont les hybrides rechargeables (PHEV) ou les prolongateurs d'autonomie (REX), accuse encore l'ONG.
Le plan de Bruxelles est "un recul aux conséquences lourdes pour la politique climatique et industrielle européenne", écrit DUH.

