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16/05/2025

Thyssenkrupp chute en bourse après un trimestre contrasté

Par Florence Lagarde
Directrice de la rédaction et Directrice de la publication

(AFP) - Le conglomérat industriel allemand Thyssenkrupp dégringole en bourse jeudi après des résultats trimestriels bien en deçà des attentes, affectés par les déboires de ses branches sidérurgiques et automobiles, même si le groupe maintient ses prévisions annuelles.

   Au deuxième trimestre de son exercice décalé 2024/2025, le bénéfice net est ressorti à 167 millions d'euros, contre une perte nette de 72 millions d'euros l'an dernier, grâce à la vente de l'unité indienne de sa branche sidérurgie en crise.
   Ce retour aux bénéfices après six trimestres consécutifs dans le rouge est loin d'avoir comblé les marchés alors que les analystes de la plateforme Factset s'attendaient à un montant plus élevé, à 235 millions d'euros.
   Plus inquiétant, le résultat opérationnel ajusté (EBIT) s'est écroulé à 19 millions d'euros, une chute de 90% sur un an due au sous-régime de la production d'acier, à l'instar des difficultés rencontrées par les sidérurgistes européens.
   La nervosité est palpable à la bourse de Francfort, où l'action dégringolait de 11,58% vers 9H30 GMT dans un marché MDax en hausse de 0,45%.
   Au premier semestre, le géant allemand a mis à l'arrêt plusieurs unités de production pour les moderniser, notamment sur le site historique de Duisburg, "ce qui signifie que nous avons enduré les coûts les plus élevés possibles sans pouvoir en tirer de revenus", a expliqué le directeur financier Jens Schulte dans une conférence.
   Cette division historique du groupe a ainsi subi des pertes de valeur de 90 millions d'euros au second trimestre. Dans la branche acier, Thyssenkrupp prévoit de supprimer ou externaliser 11.000 postes d'ici 2030, selon une annonce faite fin 2024.

   Le recul de l'EBIT s'explique aussi par la chute du chiffre d'affaires global à 8,6 milliards d'euros, en recul de 5% à cause d'une demande plus faible et de prix plus bas.
   L'acier, les pièces automobiles et la distribution de matériel ont aussi pesé sur les commandes, en recul de 6% à 8,1 millions d'euros.
   Dans l'acier, Thyssenkrupp est à la manoeuvre d'une complexe réorganisation impliquant de supprimer des milliers de postes et réduire la production.
   Début mai, la direction a conclu un accord de principe avec le syndicat IG Metall sur ce plan d'économies et Miguel Lopez espère conclure les négociations collectives pendant l'été.
   La division de pièces automobiles de Thyssenkrupp a aussi annoncé la suppression de 1.800 postes, en raison de l'affaiblissement du secteur.
   Pour le second semestre, "nous nous attendons à un environnement de marché plus stable et à des effets positifs des mesures que nous avons lancées", a souligné M.Lopez.
   Le groupe a pour l'heure maintenu ses prévisions, avec un retour aux bénéfices entre 100 et 500 millions d'euros après deux lourdes pertes annuelles.
   Pour se renflouer, le conglomérat mise toujours sur la scission en 2025 de sa branche TKMS spécialisée dans les sous-marins, dont les ventes ont stagné à
533 millions d'euros et les commandes ont augmenté au deuxième trimestre.

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