Toyota : chiffre d'affaires en forte progression au troisième trimestre

Le déclin de son bénéfice net sur son troisième trimestre (octobre-décembre) s'est limité à 8% sur un an, à 727,9 milliards de yens (5,2 milliards d'euros au cours actuel), selon un communiqué.

Son chiffre d'affaires trimestriel a lui bondi de 25,3% à 9.754,6 milliards de yens (69,1 milliards d'euros), et son bénéfice opérationnel a aussi fortement progressé (+21,9% sur un an).

"Les effets positifs du yen faible et des hausses de volume ont plus que compensé l'effet négatif de la flambée des prix des matières premières", a expliqué Toyota dans une présentation diffusée en ligne.

Le groupe mise toujours sur un bénéfice net annuel de 2.360 milliards de yens (-17,2% sur un an), pour un bénéfice opérationnel de 2.400 milliards de yens (-19,9%) et un chiffre d'affaires de 36.000 milliards de yens (+14,7%).

Il a aussi maintenu sa prévision de vendre 10,4 millions de véhicules sur l'ensemble de l'exercice, toutes marques du groupe confondues (Toyota, Lexus, Daihatsu et Hino), un niveau stable sur un an, malgré les difficultés persistantes sur les chaînes d'approvisionnement liées notamment à la pénurie de semi-conducteurs.

"Les concessionnaires, les fournisseurs et les sites de production ont travaillé dur dans des circonstances où les plans de production ont beaucoup fluctué", a commenté le groupe.

Il s'efforce "d'évaluer rapidement des semi-conducteurs alternatifs et de réagir aux changements de conception pour garantir un approvisionnement stable" dans ce domaine.

Ces annonces rassurantes ont fait légèrement grimper jeudi l'action Toyota à Tokyo, qui a clôturé en hausse de 0,2%, tandis que le marché a fini autour de l'équilibre.

  La Chine au ralenti

Toujours en volume, le groupe s'attend à une légère hausse de ses ventes 2022/23 au Japon et dans les pays émergents hors Asie, à des ventes stables en Amérique du Nord et à de légers replis en Europe et dans le reste de l'Asie.

Concernant spécifiquement la Chine, un marché clé pour le groupe, Toyota a salué l'abandon de la stratégie zéro-Covid du gouvernement et sa volonté de soutenir l'économie, mais a relevé que l'appétit des consommateurs chinois était limité pour le moment.

Le groupe est resté numéro un mondial de l'automobile en volume sur l'année calendaire 2022, devançant l'allemand Volkswagen pour la troisième année consécutive avec près de 10,5 millions de véhicules écoulés (-0,1%), selon des données publiées fin janvier.

Les ventes de ses véhicules Toyota et Lexus "électrifiés" ont grimpé de 4% en 2022, à 2,7 millions d'unités. Cependant 99% de ces ventes sont des hybrides.

Toyota a tardé à se lancer sérieusement dans l'électrique, ce qui lui a valu de nombreuses critiques dans le monde, et le démarrage commercial l'an dernier de son premier modèle pour le marché de masse sur ce segment a été perturbé par une embarrassante campagne de rappel.

Le groupe, qui s'est fixé pour objectif de vendre 3,5 millions de véhicules électriques par an d'ici 2030, envisage de revoir en profondeur ses méthodes de production pour ce segment, afin de réduire les coûts. Toyota n'est pas doté pour l'instant d'une plateforme spécialement conçue pour l'électrique.

Fin janvier, le groupe a annoncé par surprise que son PDG emblématique Akio Toyoda, en poste depuis 2009, allait quitter ses fonctions au 1er avril pour prendre à la place la présidence du conseil d'administration. Il sera remplacé par l'un de ses lieutenants, Koji Sato, 53 ans.

"N'importe qui pourrait évidemment supposer que la démission (d'Akio Toyoda, NDLR) a quelque chose à voir avec le cafouillage de la stratégie" du groupe dans l'électrique, a récemment déclaré à l'AFP Chris Redl, analyste de Gordian Capital Japan.

Même si M. Toyoda "a fait du très bon travail" à la tête de son groupe, il a "probablement dû faire face à tellement de critiques de la part d'actionnaires" concernant son manque d'enthousiasme sur l'électrique qu'il a préféré prendre du recul, a encore estimé M. Redl.