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26/09/2025

UE : des ambitions climatiques affichées mais de nombreuses lois en suspens

Par AFP

(AFP) - La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a réaffirmé mercredi au siège de l'ONU à New York les ambitions climatiques de l'Union européenne. Mais le sort de nombreuses lois environnementales est de plus en plus incertain à Bruxelles.

   Aux Nations unies, l'UE n'a pas pu présenter formellement son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2035.
   Car les Européens se divisent sur leur future loi climat : une proposition ambitieuse de la Commission de baisser de 90% les émissions en 2040 par rapport à 1990. 
   La France et l'Allemagne ont provoqué la colère des organisations environnementales en réclamant au préalable une discussion entre chefs d'Etat et de gouvernement lors d'un sommet européen fin octobre à Bruxelles.
   Ursula von der Leyen s'est voulue rassurante mercredi. "Nous présenterons officiellement" l'objectif 2035 "dans la perspective de la COP30", la grande conférence de l'ONU sur le climat organisée au Brésil en novembre, a promis la présidente de la Commission.

   Tensions sur la fin des voitures thermiques
   Gauche et écologistes redoutent que l'Union européenne revienne sur la mesure la plus emblématique du Pacte Vert ("Green Deal") adopté lors du précédent mandat : l'interdiction à la vente des voitures thermiques neuves en 2035.
   A ce stade, la Commission assure maintenir le cap. Mais la pression monte. 
Les industriels réclament un assouplissement des règles.
   La loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts ("clause de revoyure") en 2026. Sous la pression, la Commission a promis de se pencher plus vite sur le sujet.
   Au Parlement européen, "les discussions sont tendues" concernant l'échéance 2035, raconte aussi un fonctionnaire.
   "Qu'on le veuille ou non, l'avenir" des voitures "sera électrique", a affirmé Ursula von der Leyen devant les eurodéputés le 10 septembre.

   . Nouveau report pour la loi déforestation ?
   Autre inquiétude des ONG, la Commission européenne a proposé mardi de reporter pour la seconde fois l'entrée en vigueur de la loi contre la déforestation, de fin 2025 à fin 2026.
   Ce texte vise à interdire la commercialisation en Europe de produits tels que l'huile de palme, le bois, le cacao, le café, le soja quand ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020.
   Mais il suscite une levée de boucliers de l'agrobusiness et de pays comme le Brésil, les Etats-Unis ou l'Indonésie.
   L'exécutif européen justifie ce deuxième report par un problème du "système informatique" censé recueillir les millions de déclarations des entreprises sur la traçabilité de leurs marchandises.
   "Lamentable", a dénoncé l'eurodéputé centriste Pascal Canfin, "très loin d'être convaincu" par le problème technique invoqué. 
   Sur les forêts encore, un autre texte, consacré à la surveillance des massifs européens, a été rejeté par les eurodéputés en commission mardi. La droite, en position de force au Parlement, y voyait une "charge supplémentaire inutile pour des pays qui font déjà du bon travail".

   . Des lois enterrées ?
   Où est passé le projet de loi contre le "greenwashing" (écoblanchiment) des entreprises ? 
   Opposée à l'intégration des plus petites entreprises dans ce texte, la Commission européenne avait menacé de l'enterrer fin juin.
   Depuis, l'exécutif européen a nuancé sa position, en laissant le soin au Parlement et aux 27 de trancher, sans calendrier. Le texte paraît dans les limbes. 
   Une source à la Commission considère d'ailleurs que cette loi n'est pas nécessaire, car il existe déjà une législation contre les pratiques commerciales déloyales et la publicité mensongère.
   Autre texte en danger, une loi adoptée en 2024 sur le devoir de vigilance des grandes entreprises, qui leur impose des règles en matière de respect de l'environnement et des droits humains dans les chaînes de production. Le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron ont demandé son retrait au nom de la lutte contre la bureaucratie. 
   Devant ce tableau, les organisations environnementales dénoncent un détricotage du Pacte Vert. 
   La Commission le conteste et ne cesse de revendiquer le "leadership" climatique de l'Europe, qui a baissé ses émissions de 37% en 2023 par rapport à 1990.
   Dire qu'Ursula von der Leyen "tourne le dos au Pacte Vert Européen ne tient pas la route", balaie son conseiller Philippe Lamberts, ancien chef des eurodéputés écologistes. 
   Mais "les équilibres politiques ont changé" depuis les élections européennes de 2024, marquées par la percée de la droite. Et le chemin est plus étroit pour bâtir des majorités, convient-il.

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Réactions

Pendant ce temps la Donald arrache les éoliennes et les renvoient en Chine ainsi que ses panneaux solaires car il n’y a jamais eu de transition,c’est une invention écologiste proche des fabriquants de ventilateurs et de gaz russe d’après lui.
Dès que les bornes proche de chez Lucos fonctionneront la transition électrique se mettra en route .
La France seul pays européen qui exporte une partie de sa production électrique sur ses 6 frontières,j’aime bien faire le plein à la maison,2025/2035 encore 10 ans de blabla

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