Publicité
Publicité
Equipementiers - 03/05/2021

Clap de fin pour l'usine Bridgestone de Béthune

Par AFP

(AFP) - "C'est un gros gâchis" : les 863 salariés de Bridgestone à Béthune ont fait vendredi leurs adieux à l'usine de pneumatiques dont le géant japonais avait annoncé la fermeture en septembre, inquiets pour l'avenir malgré un plan social généreux et des pistes de revitalisation du site.

L'usine tourne au ralenti depuis des mois, mais beaucoup de salariés ont tenu à être présents en ce dernier jour officiel d'activité, partagés entre envie de convivialité avec les collègues, écoeurement, tristesse et colère.
A la mi-journée, des salariés quittaient le site, parfois avec quelques affaires, filtrés par des agents de sécurité à la sortie.
"Ca me fait très mal au coeur, je pense que je vais verser une petite larme", confie Francky, 50 ans, dont 27 chez Bridgestone. Comme beaucoup de collègues, ce chef d'équipe a suivi les traces de son père, qui y a "travaillé 37 ans".
La suite pour lui, ce sera "retravailler dans un autre secteur, l'agro-alimentaire, la métallurgie, le paramédical... Mais ce n'est pas simple".
 

"Gâchis" 
"C'est un gros gâchis. Depuis qu'il y a l'Europe, ça ne marche plus, la main d'oeuvre part dans les pays moins chers", s'agace le sexagénaire Jean-Claude Debruyne, qui en veut "plus au gouvernement qu'à Bridgestone".

Sur la Grand place de la ville de l'ancien bassin minier, un rassemblement "d'adieux" à l'usine, installée depuis 1961, d'abord sous la marque Firestone puis à partir de 1988 sous celle de Bridgestone, a été organisé à la mi-journée, attirant quelques dizaines de salariés et habitants, en sus des élus.
"Si le PSE n'est pas bien respecté par la direction, on sera là pour le dire", a lancé le secrétaire du Comité social et économique, Stéphane Lesix (CFDT), saluant aussi l'initiative de la mairie de céder un local aux syndicats "pour continuer à suivre les salariés".   

"Cela les aurait arrangé que des pneus brûlent ou qu'on casse l'usine, ça aurait permis de dire +En France on ne veut pas travailler, on ne respecte pas l'outil de travail+, mais c'est tout l'inverse qu'on a démontré", a souligné auprès de l'AFP le maire Olivier Gacquerre, saluant la dignité des salariés.   

La communauté d'agglomération essaie d'obtenir, pour l'instant sans résultat, le remboursement d'1,25 million d'euros versé au groupe japonais en 2007, qui n'a jamais créé les 50 emplois promis en échange, a-t-il rappelé.
La ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher s'est rendue en fin de journée vendredi dernier pour discuter de l'avenir du site avec élus et représentants des salariés, avec pour horizon de nouvelles implantations d'ici fin 2022.   

Elle était déjà venue sur place plusieurs fois ces derniers mois, engageant d'abord un bras de fer avec Bridgestone pour éviter la fermeture puis, devant la fin de non-recevoir du groupe malgré les promesses d'argent public, chercher des pistes de revitalisation industrielle.

La fermeture avait été brutalement annoncée en septembre, le géant du pneu invoquant une surcapacité de production en Europe et la concurrence asiatique à bas coûts.
L'usine, parmi les plus gros employeurs du bassin d'emploi, ferme ses portes une décennie après Continental à Clairoix et sept ans après Goodyear à Amiens.

Neuf projets
Sur France Bleu Nord, la ministre a indiqué que 256 salariés avaient déjà pris une nouvelle direction, CDD de plus de six mois, CDI, départ à la retraite anticipée ou création d'entreprises. Neuf projets sont en cours d'examen pour revitaliser le site.
"Il reste au moins 538 personnes qui n'ont rien du tout aujourd'hui. On est inquiet", a insisté Stéphane Lesix devant la mairie, appelant à une officialisation rapide des possibles reprises pour orienter les ex-Bridgestone vers les bonnes formations.   

Si le logisticien nordiste Log's "est prêt à implanter 300 emplois sur le site", "nous souhaitons avoir un équilibre entre activités logistiques et industrielles", ces dernières étant plus créatrices d'emploi, a de son côté souligné la ministre.
Dans l'attente, direction et représentants des salariés ont fini par s'entendre en février sur un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) offrant "des niveaux d'indemnisation comme on n'en a jamais vus", "à la hauteur du préjudice subi", selon l'avocat de l'intersyndicale, Me Stéphane Ducrocq.

Réactions

... Concernant le redeploiement du site, donc des emplois, dans l"article en tous les cas, l'on ne parle plus de la possible activité de rechapage de pneumatiques, un moment, évoquée ... ce serait doublement dommage, au moins (?) ... A suivre

Reportage émouvant hier midi à 13h15 sur France 2.
Un jeune couple Bridgestone en quête de reconversion.
Elle, souhaite rejoindre le secteur de l'informatique et lui, celui de conducteur d'engins de chantiers.
Tous mes voeux de réussite.

Félicitations aux salariés qui ont fait preuve de grande dignité dans cette épreuve.
Heureusement qu'ils ont évité de brûler des pneus et de "mettre le feu à la baraque" comme le font trop souvent les bas de plafond de la CGT.
Ils ont raison d'en vouloir au(x) gouvernement(s) qui joue la sacrosainte libre concurrence mondiale prônée par l'UE qui est d'une naïveté affligeante. L'Administration américaine de Donald Trump, tant moquée par les trozintelligents du Vieux (très vieux) continent a été bigrement efficace pour protéger les manufacturiers américains des Chinois sans scrupules. Pourquoi se gêneraient-ils d'ailleurs ?

Pour moi, les choses sont plus compliqués que cela....L'Amérique n'est pas la France ou l'Europe !
Les pneus chinois existent bien aux States... ( je m'informe auprès de ma famille américaine, pour la vie de tous les jours et le prix qui coutent les choses ).
Il est possible si l'on veut d'acheter un pneu chinois neuf (ne parlons pas de la qualité et de l'usure rapide ou non) pour 45 dollars monté sur la voiture !!
Je préfère un Michelin de qualité à 135 euros qui a fait 60000 km sur mon C-HR. Ne pas oublier qu'on peut faire un changement d'huile sur une Honda (chez un dealer Honda) pour 35 dollars !!
Chez GM ou Ford dans une révision, et entre 20/30000 km ils peuvent te "coller" un changement des quatre pneus, dans l’addition finale !!
Chacun "consomme" là bas aux US selon ses ressources et sa couche sociale !!
Après cela...ce qui ce passe chez nous tout le monde sait ce qui ce passe !!

Par contre Trump a dit dans un discours qu'il en avait marre de voir circuler trop de Mercedes à New York !!
Hi.hi...j'étais d'accord avec lui !!
Heureusement que les américains n'ont pas le mauvais goût d'acheter des diesels...et qui veut aller dans une pompe pour les camions !!
Cadillac c'est infiniment beaucoup plus classe que Mercedes !!
Qui a vu un coupé Cadillac ELR.....type Volt ??

Le nombre de conneries que vous pouvez dire par jour est totalement impressionnant.
Si vous n'avez rien à dire, femmes la...
Okaaay !
;0)

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Analyse

Véhicule électrique : Volkswagen mène la course, il est temps d’y entrer

La dernière semaine d’avril 2021 a confirmé que, en Allemagne comme en France, on prenait acte de ce que la transition vers l’électrique s’accélère très nettement. En Allemagne, elle est voulue et conduite par VW. En France, les tergiversations que VW s’est employé à bannir du débat public persistent. Pourtant, semaine après semaine les dernières préventions se lèvent et la course vers un passage massif au véhicule électrique à batterie (VEB) paraît lancée. Un tel changement est pour l’industrie française une opportunité qu’il est encore temps de saisir puisque l’essentiel des capacités reste à installer. De premières briques sortent de terre. L’édifice industriel reste à agencer.