Publicité
Publicité
Moto - 07/11/2022

Contrôle technique des deux-roues : les motards dans les rues

Par AFP

(AFP) - Les associations de défense de l'environnement et de la sécurité routière ont eu une première réunion "constructive" avec le ministre des Transports sur l'établissement d'un contrôle technique des deux-roues, sujet qui a en revanche fait sortir des motards en colère dans les rues de Paris samedi.

Dans un arrêt du 31 octobre, le Conseil d'État a réinstauré le contrôle technique pour les deux-roues, une obligation européenne dont l'application était prévue début 2023 avant son annulation par le gouvernement.

Vendredi soir, les associations porteuses du recours, Ras le scoot, Respire et la Ligue contre la violence routière, ont rencontré le ministre des Transports Clément Beaune.

La réunion a été qualifiée par les deux premières de "constructive", pour discuter de la mise en oeuvre du contrôle technique : "Nous nous réjouissons de voir le dialogue enfin s'engager".

Le ministre doit rencontrer les autres parties prenantes prochainement, notamment les fédérations de motards, ainsi que les opérateurs devant assurer les contrôles.

"A ce stade, la concertation est en cours, et les décisions seront annoncées à l'issue de cette concertation", a indiqué à l'AFP samedi le ministère.

Les associations demandent "une mise en oeuvre rapide", a dit à l'AFP Gaël David, président de Ras Le Scoot, qui attend les textes d'ici quelques semaines pour une application d'ici quelques mois, le temps de la concertation.

"Nous serons vigilants sur le contenu" du contrôle, a-t-il ajouté, soulignant que la directive européenne liste neuf champs de contrôle, comme pour les voitures : identification, lumières, contrôles sonores, freins, émissions de gaz polluants, etc.

Périodicité, coût, phases de mise en place seront aussi discutés, ainsi que l'inclusion ou non des petits scooters puisque la directive de l'UE ne concerne que les cylindrées de 125 cm3 et plus.

"On ne voit pas pourquoi les moins de 125 cm3 passeraient à côté du contrôle : tout le monde voit bien les nuisances sonores des petits scooters et aussi l'accidentologie des jeunes sur ces scooters", estime M. David.

Le sujet a en tout cas suscité samedi un défilé de motards jusqu'à l'hôtel de ville de Paris, qui protestaient aussi contre le stationnement payant qui leur est imposé dans la capitale depuis septembre.

"On est une plus-value en termes de mobilité et de pollution dans les grandes villes, par rapport à la voiture", a affirmé Jean-Marc Belotti, coordinateur à Paris de la Fédération des motards en colère.

Un contrôle technique "ne servira à rien", selon lui : contrairement à une voiture, "on peut voir facilement à l'oeil nu si les organes de sécurité d'un deux-roues sont défaillants ou pas", et les défaillances matérielles seraient en outre un facteur très minoritaire dans les accidents les impliquant. En outre, les deux-roues roulent en moyenne "3.000 km par an seulement", a-t-il précisé.

Réactions

L'argument de M. Belotti en fin d'article est vraiment risible "on peut voir à l'oeil nu les problèmes de sécurité sur une moto". Mais bien sûr... À l'oreille nue aussi ça c'est certain.

Bien sûr la grande majorité des motards sont sérieux, tiennent à leur vie, mais combien de poubelles bruyantes et polluantes sur les routes à côté de ça ? Ne me faites pas croire que ce sont des cas isolés...

Ce qui m'inquiète par contre, c'est cet espoir dans la capacité du contrôle technique à "nettoyer" les engins trop bruyants/polluants et débridés. En effet, regardez les autos : il y en a quand-même un paquet qui pose la question de pourquoi ils sont en droit de circuler : bruit infernal, état douteux... Mais que fait donc le CT ?

En tous cas rien qu'une anecdote me donne à penser qu'il faut malgré tout mettre des règles : j'ai tous les matins un motard qui passe devant chez moi à toute blinde, vers 5h45 (en ville). Quand il est à plus de 1 km, je l'entends encore... C'est vraiment un manque de respect total qui ne donne pas une bonne image des motards !

Un conseil : déménagez...
;-)... ;-(

Une France divisée :
Le gouvernement prend le soin (?) de ne pas mélanger pas dans une même réunion de concertation les associations de sécurité routière et les fédérations de motards.
Vont-ils arriver à se parler et parvenir à un consensus ?

...Et Pas un mot sur la faisabilité de la date du 1er janvier 2023, côté organisme de contrôle .Il n'y aurait donc pas de problème de ce côté (?).
;0)

Comme par exemple obligation d'avoir le le permis motard pour les contrôleurs pour pouvoir réaliser le CT en bonne et due forme et avec les normes de sécurité qui vont avec?
Les centres de CT sont-ils prêts (équipements) et ont-ils toutes les ressources en personnel de disponible?
J'en doute...

Jean-Marc Belotti utilise des arguments à double tranchant quand il affirme que les 2R ne font que 3000 km par an. Quand on voit le nombre de morts et d'estropiés provoqués par les accidents 2R on peut aisément affirmer que le rapport nombre de victimes sur kilomètres parcourus est imbattable et le plus meurtrier de tous les modes de déplacement.
Parfois il faut savoir la fermer.

C'es très exactement cela Bruno, la situation des 2RM est dramatique dans les stats !
Extrait d'une stat de 2018 sur le sujet : (Je n'ai que celle-là mais les proportion sont OK)

"Les chiffres présentés sur le visuel montrent clairement un sur-risque des motocyclettes et des cyclomoteurs qui, avec 79 et 68 tués par milliard de kilomètres parcourus, devancent largement les poids lourds (2,1 tués par milliard de kilomètres parcourus), et les véhicules légers (4,4 tués par milliard de kilomètres parcourus).
Le faible kilométrage moyen annuel effectué par les catégories deux-roues motorisés (cyclomoteurs : 2 718 km/an et motocyclettes : 3 141 km/an) renforce encore cette sur-implication des motocyclistes dans les accidents mortels"

Moralité, avec les 2RM étant 33 fois plus mortels que les bagnoles au km parcouru, il faut absolument faire quelque chose et le CT en est une partie.
;0)

Que des mecs lucides ici ce matin !!
Beaucoup n'ont pas encore vu l'enfer des deux roues, comme moi à Taïwan et sa capitale...27 millions d’habitants ...et 18 millions de deux roues !! Au feux rouge souvent trois voitures et un millier de 2R qui démarrent...mais il y a des transport en commun aussi et un métro !!
Ne parlons pas d'Inde...c'est tout cela avec des vaches en plus...qui vont s'y mettre au VE ....en 2050/100 !!
C'est où le paradis ??

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Services

Le loueur ALD surfe sur le marché de l'occasion

(AFP) - Le loueur longue durée ALD a annoncé vendredi avoir enregistré un très bon troisième trimestre grâce au prix de revente de ses véhicules sur le marché de l'occasion et a relevé ses prévisions pour l'année.

Analyse

La realpolitik du Clepa et le surinvestissement politique de l’échéance 2026

La donne européenne est maintenant structurée par l’échéance 2035 et on peut avoir l’impression que les hésitations, tergiversations et débats sont désormais clos. En fait, parce que certains dossiers comme celui des poids lourds restent ouverts et, surtout, parce qu’une espèce de "clause de revoyure" a été ménagée en 2026, les opposants à l’électrique feignent d’adhérer à l’accord mais n’ont pas dit leur dernier mot. L’explication du texte de l’éditorial du secrétaire général du Clepa paru le 2 novembre permet de s’en convaincre.