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Equipementiers - 15/02/2023

Michelin a vu sa trésorerie plombée par l'inflation fin 2022

Par AFP

(AFP) - Le groupe Michelin a publié lundi des résultats contrastés, avec des flux de trésorerie fortement affectés par l'inflation et des volumes en baisse, mais aussi des chiffres de vente en hausse du fait des hausses de prix.

Michelin a subi en 2022 une "hausse sans précédent des coûts", à 2,7 milliards d'euros, a souligné son PDG Florent Menegaux lors d'une conférence devant les analystes.

Le prix du gaz a pesé sur la production dans les usines, comme le coût des matières premières (dérivés du pétrole dans les pneus), celui de la main d'oeuvre ou du transport terrestre.

Les flux de trésorerie libre "structurels" (avant acquisitions et ajusté de certains coûts) n'ont atteint que 378 millions d'euros, loin de ses prévisions. Le groupe français les avait estimé début 2022 à 1,2 milliard sur l'année, avant de le revoir à la baisse au dernier trimestre 2022, à 700 millions d'euros.

Une baisse supplémentaire de 300 millions d'euros au quatrième trimestre, liée à "une baisse des achats et des ventes de décembre" supérieure aux prévisions, a par ailleurs été décalée au premier trimestre 2023.

Hausses de prix
Dans une industrie automobile tournant au ralenti, Michelin a confirmé des ventes en hausse de 20,2% sur l'année, à 28,6 milliards d'euros, pour un bénéfice net de 2 milliards porté par plusieurs hausses de prix.

L'année entière le marché mondial de la première monte a rebondi de 7%, tout en restant loin de son niveau de 2019. Pour les pneus de remplacement, le marché a reculé de 1% et retrouvé son niveau de 2019.

Chez Michelin, le volume des ventes a reculé sur l'ensemble de l'année, "notamment en raison du conflit en Ukraine et de la crise sanitaire en Chine".

L'industriel auvergnat avait pourtant subi 202 millions d'euros de pertes liées à son retrait de Russie au premier semestre. Le groupe a cédé ses activités russes à la direction locale, dont une usine près de Moscou où il employait 750 personnes.

"Dans un contexte chaotique impacté par plusieurs crises systémiques, Michelin a délivré en 2022 des résultats solides", a déclaré M. Menegaux. "En gardant à l'esprit nos ambitions à long terme, nous avons maintenu l'ensemble de nos investissements en industrie et R&D".

Le groupe a annoncé pour 2023 un objectif "conservateur" de résultat opérationnel des secteurs (son indicateur de prédilection, qui mesure la performance des secteurs opérationnels du groupe) supérieur à 3,2 milliards d'euros, contre 3,4 milliards en 2022.

L'inflation devrait avoir un nouvel effet sur les coûts, avec une augmentation prévue dans une fourchette large entre 0,6 et 1,2 milliard d'euros.

"Nous allons compenser cette inflation avec nos clients", a indiqué M. Menegaux. La "guerre des prix qui fait rage" dans les catégories de pneus inférieures "ne concerne pas les pneus premium pour l'instant", a-t-il souligné.

Michelin prévoit des flux de trésorerie libre avant acquisitions supérieurs à 1,6 milliard d'euros.

Un dividende de 1,25 euro par action, en baisse par rapport à l'année précédente, va être proposé à l'assemblée générale des actionnaires, au mois de mai.

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