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Constructeurs - 15/02/2023 - #Ford

Ford coupe dans sa R&D et va supprimer 3.800 postes en Europe

Par AFP

(AFP) - Ford va couper dans ses effectifs d'ingénieurs en Europe, principalement en Allemagne et au Royaume-Uni, pour retrouver l'équilibre et se concentrer sur ses futurs modèles électriques.

Sur les 3.800 postes qui seront supprimés d'ici 2025, soit environ 10% de ses effectifs européens, 3.600 le seront en Allemagne (2.300) et au Royaume-Uni (1.300), notamment dans les équipes de recherche et développement (R&D) de produits, a annoncé le groupe mardi.

Le constructeur automobile américain souhaite créer avec cette nouvelle coupe dans ses effectifs une "structure de coûts plus compétitive" en Europe, où il rencontre des difficultés, a indiqué lors d'une conférence de presse Martin Sander, le directeur général de la filiale électrique de Ford en Europe.

Ford va réduire le nombre de modèles conçus pour l'Europe en se concentrant à l'avenir sur ses modèles à batterie et sur ses ventes très profitables de véhicules utilitaires.

Le constructeur, qui était un des piliers de l'industrie automobile européenne, a vu ses parts de marché s'effondrer au cours des vingt dernières années et représentait 4,6% des ventes de voitures neuves en 2022, avec 516.614 unités écoulées. La marque a tout juste atteint l'équilibre financier sur le continent.

En Allemagne, le constructeur supprimera 1.700 postes dans la R&D ainsi que 600 autres postes dans des fonctions support (administration, marketing, ventes et distribution), notamment sur l'important site Ford de Cologne et sur celui d'Aix-la-Chapelle, dans l'ouest du pays.

Au Royaume-Uni, il prévoit 1.000 suppressions de postes dans la R&D et 300 dans les fonctions support.

Les 200 autres suppressions de postes toucheront d'autres pays européens non précisés mardi.

Après ces départs, qui s'effectueront sur trois ans et sur la base du volontariat, 3.400 ingénieurs continueront de travailler sur les produits de la marque en Europe.

Le syndicat allemand IG Metall a exprimé son "soulagement" par rapport aux craintes initiales, mais il a alerté face au risque de délocalisations généralisées.

"L'exemple de Ford montre qu'à l'ère de la numérisation et de la mondialisation croissantes, ce ne sont plus seulement les simples lignes d'assemblage et de production qui risquent les délocalisations, mais aussi le personnel hautement qualifié", a ajouté le syndicat dans un communiqué.

"C'est un dur rappel des conditions de l'électrification du marché", a lancé Des Quinn, du syndicat anglais Unite, à l'agence PA.

Le syndicat va exiger que "l'entreprise ouvre ses comptes pour déterminer comment sauver le plus d'emplois possible chez Ford", a-t-il ajouté auprès de l'AFP, en critiquant le gouvernement britannique pour son "absence de plan industriel pour l'électrification" de l'industrie automobile britannique.
   
Course vers l'électrique
Le directeur financier du groupe, John Lawler, avait indiqué début février que Ford allait devoir effectuer les "changements nécessaires" pour que ses ventes deviennent profitables en Europe, dans un contexte d'instabilité économique et de la demande.

Ford est engagé dans la course vers l'électrique, une technologie qui requiert une modernisation complète des usines existantes et dans laquelle il compte investir 50 milliards de dollars d'ici à 2026.

Le constructeur avait déjà annoncé à l'été 2022 la suppression de plusieurs milliers de postes aux Etats-Unis et en Inde, à l'occasion de conversions d'usines vers l'électrique.

Alors que le marché automobile européen doit passer au tout électrique en 2035, Ford doit lancer à Cologne dans les prochaines semaines la production de sa première voiture électrique européenne. 

Son usine en Turquie a également commencé à produire des utilitaires électriques.

Ses sites européens, qui emploient actuellement 34.000 salariés du Royaume-Uni à la Turquie, se préparaient ainsi à la réorganisation des activités du groupe. Mais jusqu'à récemment, les emplois semblaient préservés à Cologne, où le constructeur avait annoncé un investissement de deux milliards d'euros.

L'annonce de ces 3.800 suppressions de postes intervient alors que la crainte d'une délocalisation des industries automobiles monte en Europe depuis que Washington a introduit de larges subventions en faveur des véhicules électriques construits aux Etats-Unis.

Ces aides s'inscrivent dans un plan de l'administration Biden baptisé IRA (Inflation Reduction Act) et doté de près de 400 milliards de dollars consacrés à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique.

Réactions

... Sites européens du Royaume uni (de moins en moins) à la Turquie ?
Une sorte de "licence poétique" de la part du rédacteur de l'AFP ...ou bien ?
;0)

Lucos nous dira …comme les porteurs d’eau et les allumeurs de réverbères,il faut s’adapter et pourtant

Oui Alain ...S'adapter pourquoi pas ... "çà dépend" comme dirait l'autre ...
N'empêche que même Wiki qualifie la Turquie de "pays du Moyen Orient" ...ils sont un peu dans le vrai ...Nan ?
;0))

Que disent les commissaires -rien que le nom- et les parlementaires européens ?
Que Ford est très méchant, j'imagine.

... Quel est le véhicule électrique annoncé au printemps par Ford Europe....?

Si c'est pour sortir une sorte de e Puma à 30 k, y a moyen (?) que çà se vende ...Si c'est pour fourguer une sorte de eCapri (sic Mustang e) à 2 tonnes le bout à 40k, c'est juste un peu mort (?) ... Et on se doute bien que çà n'est pas une sorte de Ka électrique que préparent les gros cerveaux des QG de Ford ...
RDV dans quelques semaines ...
;0)

"ce ne sont plus seulement les simples lignes d'assemblage et de production qui risquent les délocalisations, mais aussi le personnel hautement qualifié". IG Metall, dont c’est le devoir d’alerter, semble découvrir une réalité un peu tardivement ?

Les grands groupes européens ont compris depuis un certain temps déjà qu'il était plus facile de faire travailler à distance un informaticien ou un ingénieur qu'une femme de ménage ou un plombier...

Les constructeurs européens, et notamment les français, ne font pas que délocaliser les usines ; toute une partie de leur ingénierie est déjà partie vers l'est, le "sud", voir même jusqu'en Inde. Quelle différence finalement entre le travail d'un cadre en télétravail qu'on ne voit quasiment plus à son bureau et son équivalent à Bangalore ou Bucarest ? Ben le coût horaire...
Certains se vantent même dernièrement de "rapatrier" des productions en France, sans préciser que la conception de ces objets est en partie faite bien loin de là...

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