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Equipementiers - 02/06/2021 - #Renault

Fonderie de Bretagne : la direction demande à la justice d'ordonner la levée du blocage

Par AFP

(AFP) - La direction de la Fonderie de Bretagne (groupe Renault) a demandé mardi au tribunal de Lorient d'ordonner la levée du blocage du site occupé depuis la fin avril par des grévistes opposés à la cession de leur usine.

"Il y a un blocage total des entrées et sortie du site qui ne permet ni le passage des véhicules, ni le passage des personnes", a affirmé Me Yasmine Tarasewicz, avocate de la Fonderie de Bretagne (FDB), filiale de Renault, dénonçant "un exercice abusif du droit de grève".

Elle demande au tribunal "d'ordonner la levée de ces entraves, au besoin sous astreinte et avec le concours de la force publique".

La décision est attendue jeudi 3 juin à 14H00.

L'usine est occupée depuis cinq semaines par 150 salariés grévistes qui avaient retenu leur direction pendant une dizaine d'heures le 27 avril. Ils demandent à rester dans le groupe Renault et le retour à Caudan (Morbihan) de volumes de production délocalisés à l'étranger.

Renault a annoncé le 11 mars la mise en vente de l'usine afin de "garantir un avenir au site et d'y pérenniser les emplois". "Renault n'a plus les moyens, dans le contexte actuel, de subventionner cette entreprise" grevée par de "lourdes pertes", a déclaré à l'audience Me Tarasewicz.

Deux délégués CGT, ainsi que le syndicat, ont été assignés en référé dans cette procédure.

Renault "essaie d'obtenir une décision de justice pour faire cesser un mouvement parfaitement cadré mais que l'employeur n'apprécie pas", a dénoncé Laurent Jeffroy, avocat des salariés.

"Le site est accessible aujourd'hui", a-t-il affirmé, soulignant que la direction ne donnait pas d'exemple "d'un seul salarié non-gréviste qui se serait présenté à son poste de travail et aurait été refoulé".

"Une grève, ça gêne la production, ça dérange et c'est justement l'objectif du procédé", a estimé Me Jeffroy, rappelant qu'il s'agissait d'un "droit constitutionnel".

Le président du tribunal a suggéré aux parties de réfléchir à la possibilité d'une médiation.

"S'ils veulent venir travailler, qu'ils viennent mais ils ne savent pas faire tourner l'usine sans nous", a lancé après l'audience Maël Le Goff, secrétaire CGT de la FDB. Plusieurs dizaines de salariés s'étaient rassemblés devant le tribunal.

Une caisse de solidarité a récolté 58.000 euros en faveur des grévistes, selon la CGT.

Héritière des Forges d'Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est implantée depuis 1965 à Caudan où elle emploie environ 350 salariés.

Réactions

L'avocat des salariés : "essaie d'obtenir une décision de justice pour faire cesser un mouvement parfaitement cadré mais que l'employeur n'apprécie pas"
Il est marrant avec son "mouvement parfaitement cadré". Soit c'est légal, soit c'est illégal.

A mon avis on doit être entre les deux chaises.
C'est pour cela qu'on doit demander à un tribunal de bien vouloir statuer.
Mais in fine, il n'y aura que des perdants...
Quel gâchis !

Que des perdants en effet...des perdants à court terme et des perdants à long terme sinon moyen !!
Comme pour une autre affaire...le même constat !
Nous mettons chez nous 30 ans à former un ingénieur et à 45 ans on le met à la poubelle ...car on externalise à tout va ou autre gavage d’actionnaires !
Continuons comme cela !

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