11/12/2025
IA et conduite autonome : Wayve s'associe à Nissan pour un déploiement à grande échelle
Par AFP
(AFP) - Le constructeur automobile japonais Nissan a conclu mercredi un accord pour déployer à échelle industrielle, pour la première fois, les solutions d'intelligence artificielle (IA) de la start-up britannique Wayve pour la conduite autonome
Après avoir dévoilé en septembre un premier prototype, Nissan se prépare à intégrer l'IA de Wayve "sur une large gamme de véhicules", du grand public au premium, en combinant le logiciel du britannique à ses propres systèmes d'aide à la conduite ProPilot.
ProPilot nouvelle génération restera une conduite autonome de niveau 2 (le conducteur doit rester prêt à prendre les commandes) mais permettra à Nissan de faire jeu égal avec l'américain Tesla et de rivaliser avec Waymo (groupe Alphabet), associé localement au japonais Toyota, dans la course à la voiture autonome.
Nissan, qui poursuit un douloureux plan de redressement et cherche à renouveler son offre, prévoit de lancer au Japon le premier modèle équipé durant l'exercice 2027.
Les systèmes d'assistance du constructeur nippon prenaient déjà en charge la conduite sur plusieurs voies et la conduite mains libres sur autoroute, mais l'IA de Wayve leur permettra de s'adapter aux rues étroites des métropoles japonaises.
Celle-ci, en digérant les données des capteurs du véhicule (caméras, radars...), appréhende directement l'environnement réel au lieu de s'appuyer sur des itinéraires pré-cartographiés.
Ce qui permettra dans le cas des véhicules Nissan "d'assurer le freinage d'urgence automatique et de surveiller votre conduite pour prévenir une inattention", explique à l'AFP le directeur général de Wayve Alex Kendall.
Tout en cherchant à s'appuyer sur "l'envergure mondiale" de Nissan, le groupe britannique rappelle que cet accord n'est "pas exclusif" et qu'il a vocation à fournir son modèle IA à d'autres constructeurs.
Il est le partenaire d'Uber pour le déploiement de robotaxis au Royaume-Uni.
"Endroits inconnus"
Le réseau labyrinthique des villes nippones représente un terrain de déploiement propice, poursuit Kendall. "On ne peut pas se contenter de concevoir la conduite autonome pour les villes du désert avec leurs rues quadrillées, à l'instar de l'Arizona où elle a vu le jour", insiste-t-il.
Déjà testé dans 500 villes du monde, le système de Wayve "n'a pas besoin de cartes haute définition et peut donc se déplacer dans des endroits inconnus", et tirer les leçons des spécificités locales (signalisation, usages de conduite...), précise-t-il.
Par ailleurs, dans un archipel aux vastes zones rurales et à la population vieillissante, "le gouvernement japonais perçoit les véhicules autonomes comme un moyen efficace de soutenir cette population âgée" grâce à une conduite plus accessible et "sûre", ajoute M. Kendall.
Après le Japon, Nissan compte généraliser le nouveau système aux Etats-Unis - son premier marché - puis dans le reste du monde selon les contraintes réglementaires.
"Au Japon pouvons déployer cette technologie dans le cadre réglementaire actuel", a commenté le directeur général de Nissan, Ivan Espinosa, faisant état d'échanges "positifs et constructifs" avec les autorités locales.
"Cependant, si on pense à l'autonomie de niveau 4 (stade où le véhicule est totalement autonome dans certaines conditions, NDLR) il faudra peut-être poursuivre les discussions", reconnaît-il.
Des services de taxis autonomes sans conducteur sont déjà en circulation aux Etats-Unis et surtout en Chine.
Des assistants à la conduite les plus avancés installés dans des voitures particulières restent au niveau 3 (sur 5) qui requiert encore la présence d'une personne capable de reprendre le volant.

