16/06/2023 - #Renault , #Nissan
Le numéro deux de Nissan sur le départ
Par AFP
Le directeur opérationnel de Nissan, Ashwani Gupta, va prochainement quitter le constructeur automobile japonais devant l'impossibilité pour lui de devenir un jour numéro un, selon une source proche interrogée jeudi par l'AFP.
Ashwani Gupta "avait cette ambition très claire de devenir numéro un. On ne l'a pas poussé dehors, mais il a compris" que ce ne serait jamais possible chez Nissan, une société "très japonaise" et toujours traumatisée par l'ère Carlos Ghosn, a déclaré cette source, confirmant une information du Financial Times.
"Est-ce qu'il était prêt à continuer dans sa position actuelle ? La réponse est non", a ajouté cette source.
Sollicité par l'AFP, un porte-parole de Nissan n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet.
Selon le Financial Times, M. Gupta a aussi été visé par plusieurs plaintes en interne chez Nissan, ce qui l'aurait poussé à jeter l'éponge.
"Des parties tiers ont été chargées de vérifier les faits et de prendre les mesures qui s'imposent", s'est borné à déclarer sur ce point le porte-parole de Nissan.
Il y a un mois, Nissan avait annoncé que M. Gupta allait quitter le conseil d'administration du groupe à l'issue de son assemblée générale ordinaire le 27 juin, ce qui avait déjà suscité des spéculations quant à son éventuel départ pur et simple de l'entreprise.
Cet Indien de 52 ans a rejoint Nissan en tant que directeur opérationnel en décembre 2019, simultanément à la nomination du Japonais Makoto Uchida comme directeur général.
Le groupe était alors encore secoué par l'affaire Carlos Ghosn, le grand patron de l'alliance Renault-Nissan arrêté fin 2018 au Japon pour des malversations financières présumées et qui a fui fin 2019 au Liban. M. Ghosn a les nationalités française, brésilienne et libanaise.
A l'aise en public, par exemple devant les médias étrangers, M. Gupta faisait de l'ombre à son supérieur en se comportant parfois comme le véritable numéro un du groupe.
Il y avait une "compétition" entre les deux hommes, a admis la source interrogée par l'AFP. Selon le FT, ils étaient même à couteaux tirés et M. Uchida aurait cherché des moyens de pression pour le faire tomber.
Toujours selon le Financial Times, M. Gupta aurait par ailleurs été l'un des principaux freins chez Nissan dans les laborieuses négociations sur le nouvel accord avec Renault, annoncé en début d'année, prévoyant un engagement financier et technologique du constructeur japonais dans le futur pôle électrique du groupe français, Ampere, en contrepartie d'un rééquilibrage à parts égales des participations croisées entre les deux groupes.