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Réseaux - 31/05/2022

Mobilians invite les femmes à déployer leurs ailes dans le secteur automobile

Par Annika Beckers

Dès le démarrage de notre conversation, Xavier Horent, délégué général de Mobilians, affirme que : "Le secteur auto-mobile [pour automobile et mobilité] sera féminin." Il nous explique.

En deux phrases, quelle est la situation actuelle globale de la branche automobile en termes de féminisation des équipes ?
Xavier Horent : La branche automobile comptabilise 23 % de femmes en 2022. Mais, si l’augmentation du pourcentage de femmes dans les équipes est un signe encourageant, ce taux ne permet à aucun acteur de la filière de se réjouir pleinement. Un autre chiffre contraint notre satisfaction. En effet, 60% des femmes du secteur automobile occupent des postes administratifs au détriment des métiers techniques et du commerce.
La Convention collective nationale consacre un principe général de non-discrimination entre les femmes et les hommes. La Branche y est particulièrement attachée et active, notamment dans les domaines de la formation professionnelle qu’elle considère comme l’un des principaux vecteurs de l’égalité professionnelle.

Nous ne sommes pas encore arrivés au bout du chemin.
X.H. :
Effectivement, nous avons encore du chemin à parcourir même si nous avons le plaisir de constater que les accords égalité femmes/hommes dont nous avons été les instigateurs dès 2011 auprès des acteurs de la branche ont été repris par ces derniers dans leurs conventions collectives. Ainsi, si des ajustements ont été nécessaires pour se conformer sur mesure à leur structure et à leurs activités, les entreprises ont acté la non-discrimination en termes de recrutement, l’égalité de rémunération et des chances en termes de promotion…, et elles s’emploient activement à améliorer l’équilibre vie professionnelle/vie familiale.
Néanmoins, un levier alerte qui nous intime de poursuivre nos efforts : la formation continue. En effet, seuls 14% de femmes de la branche profitent des dispositifs en vigueur. Aussi, il nous est impératif de dépasser la philosophie et d’être pragmatiques. Il nous faut nous interroger, dans les moindres détails, quant aux freins, héritages d’une culture prégnante, afin de proposer des dispositifs adaptés aux contraintes des femmes. Ces dernières, moins que les hommes, ne peuvent s’absenter 3 jours consécutifs pour participer à une formation dispensée dans un lieu éloigné du domicile qui nécessite d’être en résidentiel. Les confinements successifs ont révélé toute la puissance des solutions à distance. A nous de creuser.

Et en termes de recrutement, que faire pour attirer les femmes dans le secteur ?
X.H. :
Quitte à enfoncer des portes ouvertes, le secteur automobile pâtit d’une mauvaise image. Et pas uniquement auprès des femmes.
Nous, Mobilians, Régions, État, entreprises, médias et autres réseaux, avons tous notre part de responsabilité. En effet, communiquer uniquement et inlassablement sur les points négatifs de cette industrie déjà pénalisée par les défis incommensurables qu’elle doit relever, lui est dommageable et à tort.
Aussi, j’émets le vœu que collectivement nous véhiculions un récit réaliste. Donc juste et complet. Un discours ouvert aux éléments positifs des mutations en cours, notamment riches d’opportunités de carrière pour toutes et tous.

Les femmes de la branche ne sont-elles pas le meilleur vecteur de promotion de la filière ?
X.H. :
Vous avez raison. Il est primordial de les mettre encore plus en valeur. C’est la puissance de l’exemple, et du concret.
Chez Mobilians, les femmes sont présentes au cœur de tous les métiers notamment ceux où on ne les attend pas comme la mécanique automobile. Ce sont elles qui incarnent le changement. Les icônes ne sont pas uniquement les femmes des fonctions dirigeantes.

Vous avez annoncé dès le début de notre entretien que le secteur automobile attendait les femmes. Qu’aimeriez-vous leur dire ?
X.H. :
Si la branche et les entreprises doivent encore se mobiliser pour les conquérir, elles doivent savoir que la culture de la mixité femmes/hommes est acquise et que les portes de la filière leur sont grandes ouvertes.
De plus, le secteur automobile vit une métamorphose inédite qui ouvre de nombreuses pages blanches à écrire autour de la mobilité où les clivages "préhistoriques" entre hommes et femmes n’ont aucun sens. Plus encore, cette ère de la mobilité est celle du féminin. C’est pourquoi, nous les invitons à saisir les opportunités et à créer des métiers à leur mesure. Si on les imagine nombreuses à s’emparer des fonctions transverses de l’entreprise telles celles de la RSE ou de la prévention des risques, on les attend également en nombre dans le commerce et la technique notamment dans les datasciences. Et si certaines ont encore des doutes, nous avons, chez Mobilians, le plaisir de compter 1 femme sur 3 fondateurs parmi les start-up que nous accompagnons. Un signe évident de changement.

Enfin, pourquoi Mobilians est-il partenaire de l’association Wave ?
X.H. :
Au travers de ce discours, vous le comprenez aisément, être partenaire de Wave est une évidence. Indiscutable. Nous œuvrons dans le même sens. Et pour reprendre l’ancien nom de l’association, Les Elles de l’Auto – que j’aimais beaucoup- nous sommes aux côtés des femmes pour qu’elles déploient leurs ailes dans l’automobile et prennent le volant du secteur.

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