Publicité
Publicité
Constructeurs - 12/07/2023 - #Renault , #Chrysler , #Peugeot , #Fiat , #Stellantis

La France et l'Italie se disputent les faveurs de Stellantis

Par AFP

Un million de voitures en Italie, un million en France : des deux côtés des Alpes, les gouvernements mettent la pression sur Stellantis pour que le constructeur relance à plein régime ses usines, symboles de la réindustrialisation.

Des années de délocalisations, notamment vers l'Espagne, l'Europe de l'Est et le Maghreb, ont fait chuter la production locale du quatrième constructeur mondial, né en 2021 de la fusion de Fiat-Chrysler et Peugeot-Citroën.

Le ralentissement du marché automobile avec la pandémie de Covid et la pénurie de pièces électroniques n'a rien arrangé.

"Il est clair que la France comme l'Italie veulent nous aider", décrivait le patron de Stellantis, Carlos Tavares, le 5 juillet. "Mais l'état d'esprit passe de temps en temps d'un franc soutien à une pression assez forte".

En visite à Rome lundi, M. Tavares s'est engagé à produire davantage d'automobiles dans les usines italiennes, visant à terme la fabrication "d'un million de véhicules" par an au pays de la Fiat 500.

Amélioration des performances
"Notre intention est clairement de localiser davantage de modèles dans les usines italiennes", en commençant par celle de Melfi dans le sud du pays, a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien à Rome avec le ministre italien des Entreprises Adolfo Urso.

M. Tavares a ainsi annoncé son intention de "produire un cinquième modèle en plus des quatre déjà annoncés" pour ce site méridional, "sous réserve d'une amélioration des performances".

Le constructeur franco-italo-américain et Rome ont "partagé la nécessité d'inverser immédiatement la tendance négative de la production" automobile "de ces vingt dernières années" en Italie, a assuré M. Urso dans un communiqué.

Le gouvernement ultra-conservateur dirigé par Giorgia Meloni a fait de la défense de l'industrie nationale son cheval de bataille. Les deux parties ont mis en place un groupe de travail "pour parvenir à un accord de transition d'ici la fin du mois" dans le cadre d'une "nouvelle politique industrielle européenne qui devra protéger la production et l'emploi", a-t-il poursuivi.

Stellantis a produit seulement 685.753 véhicules en Italie l'an dernier.

Comme un symbole, les deux derniers modèles présentés par Fiat, le petit SUV 600e et la Topolino, une voiturette sans permis, vont être fabriqués respectivement en Pologne et au Maroc.

Patriotisme
L'initiative de M. Urso fait écho à celle du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire qui a demandé mercredi à Stellantis de faire preuve de "patriotisme" en rapatriant en France la production de petits véhicules électriques, comme la Peugeot 208.

Au salon de l'auto de Paris, en octobre 2022, Carlos Tavares avait promis au président français Emmanuel Macron qu'il allait continuer à investir dans ses usines françaises, et qu'il y produirait 12 modèles électriques, dont les Peugeot 308, 3008 et 408 électriques.

Le gouvernement français affiche aussi la relocalisation de la production automobile comme une de ses priorités : Emmanuel Macron a promis que la France reviendrait à deux millions de véhicules produits en 2030, contre 1,3 million en 2022.

Si les usines françaises de Stellantis ont produit 678.400 voitures en 2022, soit autant qu'en Italie, Stellantis vise aussi à atteindre "plus d'un million de véhicules et composants", comme des plateformes, à horizon 2024 en France.

Mais la petite 208 électrique, n°1 sur son segment en Europe avec près de 50.000 unités vendues en 2022, va bientôt être fabriquée dans l'usine de Saragosse, en Espagne.

Le ministre de l'Economie voudrait qu'elle soit produite en France, à l'image de sa future concurrente, la Renault 5.

En France comme en Italie, Stellantis dialogue avec le gouvernement sous les regards des salariés, dont les effectifs ont fondu avec la fusion.

Mais il n'est pas possible de construire une petite voiture rentable dans un pays à hauts coûts, répète inlassablement M. Tavares : "nous sommes à un moment critique où il faut protéger l'accessibilité des classes moyennes à la voiture et digérer une technologie (électrique) qui est 40% plus chère", a fait valoir le dirigeant.

Carlos Tavares évoque des différences de coûts de production bien favorables aux pays de l'Est de l'Europe, mais aussi la nouvelle concurrence des électriques chinoises et son objectif de maintenir une marge à deux chiffres, jamais vue dans les deux groupes avant leur fusion.

Publicité

Réactions

Mais comment fait Toyota à Valenciennes pour fabriquer des Yaris en France!

... C'est fort probable qu'atteindre une marge à deux chiffres en produisant une petite voiture en France avec les éléments de coûts (sociaux mais pas seulement) tricolores est une équation "difficile"" à résoudre ...
Une seule solution ...la bonne vieille sebille ... Quand le bon vieux capitalisme fricote avec l'économie "dirigiste ou interventionniste" "on" tutoie l'indicible et mine de rien cela arrive plus souvent que ne le pense un ultra libéral pur jus. ...Comme quoi les "dogmes" ...sont faits pour être transgressés et pas simplement que dans le domaine automobile, si l'on veut ne pas "crever", en tous cas !

Quant à la 2o8 calibrée par l'AFP ...elle n'est petite, ni par son format (compacte citadine selon le gré du vent ...), Ni surtout par son prix qui dépasse dans certaines versions celui des voitures "plus grosses" ...comme la Model 3 de Tesla ou la Mégane E tech de Reno (aïe !).

Sinon la com (navrante) du gouvernement français concernant l'opposition Italie / France (ou l'inverse) dont on connaît les ressorts idéologiques, est probablement une erreur stratégique au sens où la France aurait bien besoin de susciter un pôle Méditerranéen pour rééquilibrer les diktats allemands et l'intransigeance nord européenne...
Je note, le cas échéant, que l'Espagne et le Portugal n'ont besoin de personne pour se déterminer en faveur du pouvoir d'achats de leurs citoyens sans se perdre dans des gesticulations oratoires ...
;0)

@ Alain... il serait bien étonnant que la Yaris génère une marge à deux chiffres dans les comptes du constructeur ... ...l'enjeu est ailleurs pour Toyota et en bonne voie de réalisation d'ailleurs au regard de la progression de sa PDM sur le vieux continent ... Aïe !
Pour poursuivre ...justement Toyota continue avec l'Aygo classé X quand Peugeot et Citroën arrêtent la 108 et la C1, cherchez l'erreur ?
;0)

Ça va secouer encore et trouver des Tesla M3 propulsion à 35000€ ( bonus déduit)va accentuer le déséquilibre,Stellantis avec sa e2008 à 43000€ est un exemple ….frappant,le pire rapport prix autonomie du marché ….mais où va Carlos?
Attention à l’abandon des niches fiscales concernant les hybrides,le marché patine à 15% de parts des VE ,si l’état veut accélérer ça va souffrir….

Carlos parle dans l’article d’un VE plus coûteux à construire de ….40% !
Et pourtant y’a pas grand chose dans un VE comme le dit Lucos le grand,un moteur de machine à laver et une pile.
Les Chinois seront ils plus chers de 40% ….j’en doute,hasbeen Carlos?

Et oui je vous le redis, on se fiche du monde et ça marge plein pot sur les VE pour payer les investissements...
;0)

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles