Arkema accuse le coup de la faiblesse de la demande au premier trimestre

"La performance du trimestre s'est inscrite comme anticipé dans un contexte général de demande plus faible, plus particulièrement en Europe et sur le marché de la construction" a commenté le Président d'Arkema, Thierry Le Hénaff, cité dans un communiqué vendredi.

Arkema, ancienne branche chimie de Total devenue le premier chimiste français, produit aussi bien des composants comme les polymères fluorés utilisés dans les batteries électriques automobiles, que des adhésifs, vernis ou solutions d'enrobage utilisés dans la construction, et dit avoir une visibilité de ses clients "encore limitée malgré quelques premiers signaux plus positifs observés en Asie".

S'il confirme son objectif de bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) pour l'année, "d'environ 1,5 à 1,6 milliard d'euros", il dit rester "attentif" à une gestion stricte.

Au premier trimestre, le chiffre d'affaires de la division adhésifs a progressé de 4,2% à 698 millions d'euros après l'intégration de Permoseal, et malgré une baisse des volumes due à des mouvements de "destockage" dans la clientèle et au "ralentissement de la construction en Europe et aux Etats-Unis".

La division matériaux avancés subit un recul de 12,8% du chiffre d'affaires à 937 millions d'euros, en raison notamment de "déstockages temporaires dans les batteries en Chine affectant les polymères fluorés". La demande reste "bien orientée" aux Etats-Unis, mais souffre du "contexte spécifique européen".

Les solutions de revêtement ou d'enrobage voient leur chiffre d'affaires baisser de 23,3% à 661 millions d'euros, traduisant des "conditions moins favorables" sur les prix.

Enfin, le chiffre d'affaires de la division "intermédiaires" recule de 19,6% par rapport au premier trimestre 2022, à 218 millions d'euros, reflétant "essentiellement une demande atone en Chine dans les acryliques".

Arkema annonce le relèvement de ses objectifs de décarbonation par rapport à ceux énoncés en juillet 2022, et indique avoir obtenu leur validation par l'organisme mondial SBTI (Science Based targets Initiative).

"Le groupe vise désormais de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 48,5% sur ses émissions de scope 1 et 2, et de 54% sur le scope 3 (émissions indirectes, NDLR) à horizon 2030 par rapport à 2019" indique Arkema.

Pour tenir cet engagement, il vise à augmenter la part de vapeur et d'électricité bas carbone consommée sur ses sites, optimiser ses émissions d'oxydes d'azote à Lacq (sud-ouest de la France), augmenter la part de matières premières renouvelables ou recyclées, et "développer des filières de recyclage des polymères".