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Autour de l'auto - 20/11/2020 - #Renault

La France, championne de la délocalisation, selon un rapport de France Stratégie

Par AFP

(AFP) - Les grandes entreprises françaises sont devenues des championnes de la délocalisation à partir des années 2000, au détriment de l'emploi industriel, selon un rapport de France Stratégie remis jeudi à l'Assemblée nationale.

Ce rapport de 600 pages intitulé "Les politiques industrielles en France, évolutions et comparaisons internationales" revient sur les raisons du déclin de l'industrie française, la France étant devenue, avec le Royaume-Uni, l'économie la plus désindustrialisée du G7.

Depuis 1980, l'industrie française a perdu la moitié de ses effectifs et ne représente plus aujourd'hui que 10,3% du total des emplois. La part de l'industrie dans le PIB s'établissait à 13,4% en 2018, contre 25,5% en Allemagne, 19,7% en Italie ou 16,1% en Espagne.

Les raisons de ce déclin tiennent principalement, selon le rapport, à une "fiscalité particulièrement élevée sur les facteurs de production". Ce à quoi le gouvernement veut remédier en baissant les impôts de production à hauteur de 20 milliards d'euros dans le cadre du plan de relance.

"Une inflexion importante", a commenté Gilles de Margerie, le commissaire général de France Stratégie, lors d'une conférence de presse, "qui s'inscrit dans la continuité du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, NDLR), du Pacte de responsabilité et de l'allégement global des prélèvements obligatoires qui pèse sur le secteur industriel".

Cette fiscalité élevée, couplée à une dérive du coût du travail "indirect", c'est-à-dire les coûts salariaux dans les secteurs qui fournissent des composants ou des services à l'industrie, a entraîné une dégradation de la compétitivité de l'industrie française.

La France aurait pu faire le choix, comme l'Allemagne, d'une montée en gamme de ses produits, mais elle a plutôt opté par une délocalisation des sites de production, avance le rapport.

En effet, le tissu industriel français était composé plus qu'ailleurs de grandes entreprises, "celles-ci ont tiré plus fortement avantage de leur capacité à produire dans des pays à faibles coûts pour compenser la dérive des coûts en France par rapport à leurs concurrents".

"Les grandes entreprises françaises sont donc devenues les championnes de la délocalisation, ce qui leur a permis de maintenir leur compétitivité au niveau mondial, mais au détriment de l'emploi industriel en France", résume Gilles de Margerie.

Ainsi, l'emploi des filiales industrielles à l'étranger des groupes français représente 62% de l'emploi industriel en France, contre 52% au Royaume-Uni, 38% en Allemagne, 26% en Italie et 10% en Espagne.

L'exemple du secteur automobile illustre ce paradoxe d'un "pays qui compte de grands constructeurs mondiaux" comme Renault ou PSA, "mais une industrie qui s'est beaucoup affaiblie" par rapport à sa voisine allemande, a souligné Gilles de Margerie.

Réactions

Montée en gamme, montée en gamme ...c'est l'invocation commode de quelques généraux de la politique bons pour la retraite...
Quant aux explications de cette berezina, celles délivrées le commissaire général semblent bien restrictives ou dans l'autosatisfaction...!
D'autres que moi se chargeront probablement de rappeler quelques mesures sociales ou fiscales bien "saignantes", sans exclusive d'un camp politique, d'ailleurs .(entre le jouisseur du Carlton, sa copine et le "bien droit dans ses bottes", notamment çà "foisonnne") .Pôvre France !

"Cette fiscalité élevée, couplée à une dérive du coût du travail "indirect", c'est-à-dire les coûts salariaux dans les secteurs qui fournissent des composants ou des services à l'industrie, a entraîné une dégradation de la compétitivité de l'industrie française"...
Moins il y a de coût de travail direct, plus proportionnellement le coût indirect augmente à effectif constant pour ces derniers.
Donc cela accentue la délocalisation pour absorber les coûts de travail indirects qui augmente.
CQFD ou la spirale infernale ?

Au hasard ...A lire "le Cartel des Fraudes".
Evitez donc
de le commander sur Amazon !
;0)

L'expression "trop d'impôts tue l'impôt" n'aura jamais été aussi vraie.
Les délocalisations ont commencé bien avant les années 2000, ne serait-ce que quand les constructeurs français vidaient les usines situées sur le territoire au profit des Portugais et des Espagnols dont la MO était bien moins chère qu'en France.
Quand je pense que Renault fait fabriquer ses bagnoles en Turquie et en Algérie, ça me rend fou.

Il y a pire, la Dacia Spring en Chine...
;-(

Oui mais pour la Dacia Printemps, doit on considérer que c'est la France ou la Roumanie qui délocalise ?
Remarquez que si maintenant même les Roumains délocalisent... on va les faire ou les bécanes pas chères ??
;0))

Cher Clerion, je suis moins choqué par les Roumains qui délocalisent en Chine car nous ne sommes pas en guerre - la vraie - avec eux. On ne peut pas en dire autant des Turcs avec lesquels nous sommes en guerre - la vraie.

Chez VW, ces négriers voulaient que les portugais qui assemblent les T-Roc près des plages de Setubal, soient privés de messe le dimanche...en les menaçant de partir en Pologne s'ils ne voulaient pas bosser!
Tout cela fut loin d'être très catholique...mais n'en faisons pas de cela des caricatures !! Ils ont une foi sans faille envers Sainte Électricité...et se pointaient avec des bulles papales pour contraindre les pieux portugais !
J'ai vu toutes les tentatives de VW de se vautrer dans le pêché...du fond de ma chaise de plage !!

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