27/10/2025
Terres rares : l'UE concocte un plan pour sortir de sa dépendance à Pékin
Par AFP
(AFP) - La Commission européenne "travaille à un plan" pour sortir l'industrie de l'UE de sa dépendance aux terres rares en provenance de Chine, a déclaré samedi sa présidente, dans un contexte de vives tensions commerciales.
Face aux récentes restrictions d'exportations ordonnées par Pékin de terres rares et matériaux pour batteries, essentiels pour l'industrie automobile, le secteur des machines outils ou les équipements militaires, l'exécutif européen ne compte pas rester les bras croisés.
"Notre réponse doit être à la mesure des risques auxquels nous sommes confrontés dans ce domaine. C'est pourquoi je peux annoncer que nous travaillons à un nouveau plan, sur le modèle de l'initiative qui nous a aidés à surmonter ensemble la crise énergétique après que Poutine nous ait privés des énergies fossiles russes", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence baptisée "Berlin Global Dialogue", organisée dans la capitale allemande.
Après le plan "REPowerEU" --proposé par la Commission européenne en mai 2022, quelques mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, avec pour objectif de se passer des énergies fossiles russes-- l'exécutif européen concocte un plan qu'il a baptisé "RESourceEU".
"L'objectif est de garantir l'accès de notre industrie européenne à d'autres sources de matières premières critiques à court, moyen et long terme", a dit Mme von der Leyen.
Tout d'abord en passant par l'économie circulaire, c'est-à-dire en réutilisant et recyclant les produits et les matériaux,déjà contenus dans les produits vendus en Europe.
"Certaines entreprises peuvent recycler jusqu'à 95% des matières premières critiques contenues dans les batteries", a souligné Mme von der Leyen.
L'exécutif européen veut également, selon elle, "stimuler les investissements dans des projets stratégiques pour la production et la transformation de matières premières critiques en Europe" et "accélérer les travaux en vue de partenariats sur les matières premières critiques avec des pays comme l'Ukraine et l'Australie, le Canada, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Chili ou le Groenland". En clair, diversifier ses sources d'approvisionnement sur toute la surface du globe.
"L'Europe ne peut plus faire les choses de la même manière. Nous avons appris cette douloureuse leçon avec l'énergie, nous n'allons pas la répéter avec les matières critiques", a martelé l'ancienne ministre de la Défense allemande.
La Commission a "déjà essayé ces derniers jours de trouver des solutions avec les représentants chinois à Bruxelles et travaille avec ses partenaires du G7 à une réaction coordonnée", a par ailleurs rappelé Mme von der Leyen.
