Automobile: la justice annule la liquidation de l'équipementier Amis

   Dans son jugement consulté par l'AFP, la cour a infirmé la décision prononcée le 30 septembre par le Tribunal des activités économiques de Lyon de placer en liquidation judiciaire l'équipementier, qui fournissait notamment Renault et Stellantis. 
   Les juges ont accepté l'unique offre de reprise approuvée par le CSE, l'administrateur judiciaire et le liquidateur judiciaire.
   Le plan de reprise de l'industriel CMW, spécialisé dans les engrenages industriels, prévoit de garder 146 salariés sur 191. 
   "C'est une première victoire pour l'emploi à Montluçon", a réagi sur X Sébastien Martin, le ministre délégué chargé de l'Industrie.
   "Je l'ai dit devant la représentation nationale lors des Questions au Gouvernement mercredi : poursuivons le combat pour nos emplois industriels et nos savoir-faire ! Cette reprise doit rimer avec avenir et confiance", a-t-il ajouté.

   Le groupe Renault, dont Amis est l'un des fournisseurs, a "accueilli avec satisfaction" vendredi soir l'annulation de la liquidation, soulignant que la "pérennisation de l'activité sur le site de Montluçon" est "un enjeu critique pour l'ensemble de la filière automobile", a indiqué à l'AFP un porte-parole du constructeur.
   Le groupe familial CMW, basé à Corbas, dans le Rhône, a prévu d'investir six millions d'euros, avec le soutien de Bpifrance, dans la relance de l'équipementier victime de la crise de l'automobile, son principal débouché.
   Le PDG de CMW, Arthur Le Goff, a déclaré à l'AFP vouloir intégrer Amis à ses propres compétences pour créer "un centre d'excellence français de l'engrenage qui repose sur une diversification progressive vers d'autres secteurs, tels que l'agriculture, défense, aéronautique, de son actuel activité de fabrication en grande série pour automobile".

   Stellantis a décidé de réorienter ses achats d'engrenages vers d'autres fournisseurs à l'étranger mais Renault "qui a soutenu notre démarche auprès du tribunal, s'est engagé sur 41 millions d'euros de commandes sur les trois prochaines années", précise M. Le Goff. 
   CMW propose par ailleurs 18 reclassements dans ses unités de production de la région stéphanoise aux 45 salariés non repris.