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Services - 02/07/2021

Location de voitures cet été : la reprise au risque de la pénurie

Par AFP

(AFP) - Aucune disponibilité dans certaines agences ou des "pots de yaourt" à 500 euros la semaine : louer une voiture risque d'être compliqué cet été après des mois de pause pandémique, notamment dans les zones les plus touristiques.

Lors de cette saison déjà tendue d'ordinaire pour les loueurs, le comparateur en ligne Carigami a observé des paniers moyens plus chers qu'en 2019 entre juin et août, à 364 euros pour une semaine de location en France contre 277 euros il y a deux ans. La semaine monte à 407 euros en Italie, contre 250 euros en 2019, et en Espagne à 263 euros contre 185 auparavant.

Selon un comparateur concurrent, Liligo, les prix à la journée ont presque doublé en Corse, à Ajaccio ou Bastia, et presque triplé à Palma de Majorque.

Les requêtes sur la plateforme ont quasiment atteint les niveaux de l'été 2019, s'est félicité un porte-parole.

Cette tension dans les agences s'explique d'abord par la prudence des loueurs face à une pandémie imprévisible, qui les paralyse depuis mars 2020.

"Tout le monde a largement réduit ses flottes", explique Caroline Parot, la directrice générale d'Europcar.

"Jusqu'à mi-avril, il y avait un positionnement très négatif sur l'été", souligne-t-elle, les yeux rivés sur les chiffres de la vaccination dans chaque pays d'Europe. "On a pris des précautions pour ne pas accélérer outre mesure (...) Tout le monde a entre -30 et -35% de véhicules par rapport à 2019".

Le loueur américain Enterprise Rent a Car explique aussi que l'on risque de manquer de voitures à cause de la pénurie de semiconducteurs, qui freine la production automobile à travers le monde. "Face à une demande croissante, nous travaillons avec nos partenaires pour sécuriser noter approvisionnement en véhicules supplémentaires", a indiqué un porte-parole d'Enterprise.

"Nous nous appuyons aussi sur notre large réseau d'agences de proximité et dans les aéroports pour transférer les véhicules dans les régions qui enregistrent la plus forte demande", souligne Enterprise.

Des camionnettes, faute de voitures

"On a commencé à prévenir les gens : si vous voulez venir en Italie, qui s'ouvre finalement, réservez à l'avance, organisez-vous", lance le président des loueurs italiens Massimiliano Archiapatti.

"Nous nous sommes organisés pour faire face à la demande locale. Mais nous avons deux grandes îles qui sont de grandes destinations pour les touristes internationaux", souligne le président de l'Association italienne des loueurs (Aniasa). "Y déplacer des flottes n'est pas simple, notamment pour la Sardaigne qui est à une demi-journée de navigation. Les bateaux sont déjà pleins de gens qui y vont avec leur voiture".

"Avec la loi de l'offre et de la demande, ça risque d'avoir une conséquence sur les prix", concède M. Archiapatti.

Cette hausse des réservations dans le privé se répercute aussi sur la location entre particuliers. GetAround (ex-Drivy) a observé "une très forte augmentation des recherches et des locations" sur les marchés européens.

Depuis le mois de mai, plus de 90% des voitures disponibles ont été louées durant les longs weekends, souligne un porte-parole de la plateforme, et beaucoup de voitures ont déjà été louées pour les weekends et semaines de l'été. GetAround a profité de cette demande pour se lancer dans de nouvelles villes, notamment dans le sud de la France et en Corse.

Certains clients se font une raison. Bruno Riondet, 51 ans, technicien dans l'aéronautique, prendra les transports pour aller voir son équipe de foot britannique favorite, Brighton & Hove. "Avant, pour la location de voiture sur place, je payais entre 25 et 30 euros la journée. Maintenant, c'est plus de 90 euros, c'est trois fois plus cher !"

Aux Etats-Unis, où les prix des locations ont explosé dès le printemps, les touristes en visite à Hawaii se sont rués sur les camionnettes, faute de voitures abordables.

Il reste encore "pas mal de véhicules disponibles" dans les agences françaises, tempère Jean-Philippe Doyen, président des mobilités partagées au CNPA.

"Les clients ont tendance à réserver à la dernière minute, qui plus est dans un contexte encore un peu incertain, jusqu'à quelques jours avant la date de location, ce qui fait qu'on n'a pas encore une visibilité complète sur le niveau d'activité", souligne M. Doyen. "La reprise se fait progressivement mais on n'est pas encore revenus au niveau pré-crise, avec encore de nombreuses frontières fermées".

Réactions

C'est génial...voilà le commentaire qui tempère les inquiétudes de pénurie:
"Il reste encore "pas mal de véhicules disponibles" dans les agences françaises, tempère Jean-Philippe Doyen, président des mobilités partagées au CNPA".
Par ailleurs la DG d'Europcar n'est pas encore au courant (rigolo n'est-ce pas) qu'elle a été racheté par le groupe VW et qu'elle va voir une explosion de VE ID3 et 4 chez elle !!
Pas de pénurie ma grande...à moins de gréve chez les transporteurs !!
Entre nous si chez Europcar on me propose un VE je dis niet....tout de suite...car des vacances pic-nic au pied des bornes de recharge pourris très peu pour moi !!

Il n'est pas fait mention des constructeurs, Renault et PSA en particulier, qui ont entamé une politique de réduction drastique des ventes qui ne rapportent pas un centime : les VD et les ventes à Loueurs.
Quand je bossais chez Citroën, les campagnes de buy-back des AX vendues aux loueurs en Espagne étaient un véritable cauchemar. Les succursales devaient reprendre des AX par milliers avec des prix de reprise tellement élevés que les prix de vente étaient de 30 à 40% au-dessus du marché !
Les Loueurs vont enfin payer leurs bagnoles "comme les autres" et les prix de location ne sont pas près de baisser.

Quand il y a pénurie de pièces (pas que les semi conducteurs en ce moment) donc de voitures in fine, il y aura un difficile équilibre entre garder/capter des clients et augmenter les prix pour rester rentable.
A mon avis, il ne va pas y avoir que le secteur de la location qui va être touché par ce phénomène conjoncturel très particulier.

Les marchés "captifs" des îles méditerranéennes, c'est quand même particulier, a fortiori, en Corse …
Les loueurs profitent du contexte pour "pricer" leurs tarifs… Après, la période qu'ils viennent de "vivre" le contraire serait étonnant (ils ne sont pas les seuls …).
Sinon un bon indicateur de la "tension" entre l'offre et la demande serait l'état du parking des loueurs à Campo Dell Oro ou à Bastia … La pénurie de l'été dernier a toutes les chances de se reproduire "en mieux" pour les raisons décrites dans l'article, cependant ...

… Quant à Madame Caroline Parot, elle est fort bien placée pour connaître, précisément, le nom des actionnaires d'Europcar … Ecrire le contraire c'est du grand n'importe quoi !
Au reste, les allers et retours de Vw sur le dossier, c'est presque de l'actualité permanente et çà faisait déjà longtemps qu'Eurazeo voulait en "sortir" …
;0)

C’était pour blaguer… et madame C.Parot y pense même en se maquillant le matin…
Mais quand Stellantis veut fair le loueur ce n’est pas pour placer des Renault !!
Si VW n’avait rien à vendre ce serait encore pire pour eux !!

... Carrément désopilant !
;0)

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