Constructeurs - 09/02/2022 - #Renault , #Mitsubishi , #Nissan
Prudemment optimiste, Nissan relève encore ses prévisions annuelles
Par AFP
(AFP) - Nissan a de nouveau relevé mardi ses prévisions annuelles de bénéfice net et opérationnel, grâce notamment à une demande solide lui permettant d'augmenter les prix de ses véhicules et de compenser les difficultés de production liées au Covid-19 et aux semi-conducteurs.
"Etant donné l'environnement incertain qui nous entoure, nous abordons (les mois à venir, NDLR) avec un optimisme prudent", a déclaré le directeur opérationnel du constructeur automobile japonais, Ashwani Gupta, lors d'une conférence de presse en ligne.
"Notre industrie continue de souffrir de perturbations dues à l'impact de la pandémie et à la volatilité des chaînes d'approvisionnement, entraînée par les pénuries mondiales de semi-conducteurs", a rappelé M. Gupta.
D'un autre côté, la demande du marché automobile est robuste, surtout aux Etats-Unis, ce qui améliore la "qualité des ventes": en d'autres termes, Nissan peut augmenter ses prix de vente, d'autant qu'il a lancé de nouveaux modèles sur ses marchés clé ces derniers mois.
Le groupe récolte aussi de plus en plus les fruits de la chasse aux coûts qu'il avait initiée dès 2019, puis intensifiée en 2020 après l'apparition de la pandémie. La baisse du yen par rapport au dollar et à l'euro rend par ailleurs ses véhicules plus compétitifs à l'international.
Gains de parts de marché
L'allié du français Renault vise désormais un bénéfice net de 205 milliards de yens (1,6 milliard d'euros) sur son exercice 2021/22 qui sera clos le 31 mars.
Il tablait précédemment sur un bénéfice net de 180 milliards de yens, après deux exercices annuels profondément dans le rouge. Il avait déjà relevé ses prévisions en juillet dernier, puis en novembre.
Le groupe a aussi rehaussé son objectif annuel de bénéfice opérationnel, passé de 180 à 210 milliards de yens.
Il a en revanche légèrement abaissé sa perspective de chiffre d'affaires à 8.710 milliards de yens (66,1 milliards d'euros) contre 8.800 milliards de yens auparavant, du fait des difficultés actuelles de production.
Néanmoins cela représenterait toujours une hausse significative (+10,8%) comparé à son exercice annuel précédent, et son objectif de ventes annuelles en volume, qui avait été abaissé en novembre, est resté inchangé à 3,8 millions de véhicules.
"Notre problème ce n'est pas la quantité que nous voulons vendre, mais la quantité que nous pouvons produire", car la demande, elle, est au rendez-vous et Nissan "gagne partout des parts de marché", a insisté M. Gupta.
Positif pour Renault
Le groupe est aussi confronté à la hausse des coûts des matières premières, mais les "économies d'échelle" qu'il réalise grâce à la centrale d'achats de l'Alliance avec Renault et Mitsubishi Motors permet d'alléger cet impact, a encore souligné son directeur opérationnel.
Après avoir sérieusement tangué dans la foulée de l'éviction par Nissan de son grand patron Carlos Ghosn fin 2018, l'Alliance est repartie sur de nouvelles bases.
Fin janvier, ses trois membres ont fait de l'électrification le nouveau ciment de leur union, prévoyant d'investir ensemble 23 milliards d'euros dans ce domaine sur les cinq prochaines années et de renforcer encore davantage leur recours à des plateformes communes, toutes technologies de motorisation confondues, pour réduire les coûts.
En tant que pionnier des voitures électriques grand public avec son modèle Leaf, lancé il y a plus de dix ans, Nissan dispose d'une expérience précieuse dans ce segment devenu très porteur. Ce qui pourrait l'aider à rejouer un rôle de premier plan dans ce secteur et à en faire bénéficier ses partenaires de l'Alliance.
Sur son troisième trimestre (octobre-décembre), Nissan a réalisé un bénéfice net de 32,7 milliards de yens (près de 250 millions d'euros), contre une perte nette de 37,8 milliards de yens un an plus tôt.
Son bénéfice opérationnel s'est établi à 52,2 milliards de yens sur la période, un résultat presque doublé sur un an, tandis que ses ventes trimestrielles ont quasiment stagné (-0,8% sur un an) à 2.207 milliards de yens (16,8 milliards d'euros).
Les performances de Nissan sur le trimestre écoulé contribueront positivement au bénéfice net de Renault à hauteur de 124 millions d'euros sur son quatrième trimestre 2021, a annoncé séparément mardi le groupe français, qui détient quelque 43% du capital de son partenaire japonais.