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Hommage - 15/11/2021 - #Renault , #Volkswagen

Décès de Bernard Hanon, patron de Renault au début des années 1980

Par AFP

(AFP) - Bernard Hanon, dirigeant de Renault au début des années 1980, à l'époque où le constructeur automobile était contrôlé par l'Etat français, est décédé mercredi à l'âge de 89 ans, a annoncé sa famille à l'AFP.

Bernard Hanon, Président-directeur général Renault de 1981 à 1985 et qui avait notamment joué un rôle prépondérant dans le lancement des modèles Renault 5 et Espace, s'est éteint des suites "d'une longue maladie", a déclaré sa belle-fille Florence Leenknegt.

Né à Bois-Colombes, dans la banlieue nord-ouest de Paris, de deux immigrés juifs polonais, Bernard Hanon a eu une "vie extraordinaire", a expliqué Mme Leenknegt, par ailleurs journaliste : pendant la Seconde Guerre mondiale, "ils ont fui jusqu'à faire le tour de l'Afrique pour arriver en Palestine".

Revenu en France après la Libération, Bernard Hanon intègre le prestigieux lycée parisien Louis-le-Grand, HEC, puis l'université de Columbia à New York, dont il sort avec un MBA et un doctorat en philosophie.

C'est en 1959 que le jeune homme arrive chez Renault, en tant que directeur du marketing de la filiale américaine.

A l'époque, la "Régie nationale des usines Renault" dispute, avec la voiture populaire Dauphine, le titre de première automobile étrangère vendue aux Etats-Unis à la Coccinelle de Volkswagen.

En 1963, Bernard Hanon revient dans le monde universitaire à New York comme professeur adjoint de gestion des affaires. On le retrouve chez Renault en France trois ans plus tard, d'abord chef du service d'études et de programmation économiques, puis directeur de l'informatique et de la planification.

C'est à ce titre qu'il co-signe le lancement du projet de la Renault 5, qui sort en 1972 et figurera parmi les grands succès de l'entreprise.

Devenu directeur général adjoint en 1976 puis directeur général en 1981, c'est naturellement que Bernard Hanon "l'Américain" est choisi pour succéder quelques mois plus tard à Bernard Vernier-Palliez à la présidence, alors que Renault tente à nouveau l'aventure outre-Atlantique en prenant des parts dans les firmes automobile AMC et de camions Mack.

A son poste, il donne notamment le feu vert au lancement en 1984 du Renault Espace, qui révolutionne le concept de voiture familiale.

Remplacé en 1985 par Georges Besse - assassiné l'année suivante par Action Directe -, Bernard Hanon avait ensuite monté un bureau de consultants, Hanon Associés. Il avait également été président de l'Ecole nationale supérieure de création industrielle et administrateur au sein d'une société de brasseurs belge.

Réactions

Quel parcours ,il nous a fait rêver ,quelle audace…..que tout est fade depuis!
RIP

Une triste nouvelle ..

Beaucoup de bonne choses instillées ou initiées par Bernard Hanon lors de ses différentes interventions au sein de la " Régie "...
Outre ce qui est déjà décrit dans l'article,
On rappelera la participation de la "tea pot" en F1, les premières victoires de voiture mise au point par le "grand", l'animation de Renault Sport par Gérard Larousse ET la déclinaison du turbo en mode "grand public" :
R5, R9, R11 , R18, R21 , R25 ..Fuego ...c'est aussi l'ère du design (la plupart du temps) réussi selon Opron.
Des (gros) succès commerciaux, Des difficultés financières (grosses) aussi ..
Au final, s'en va une grande personnalité qui a marqué fortement et positivement l'histoire de Renault dans les années 70/80.

Au revoir "l'américain"

Presque un "car guy", c'est dire. (Y en a pour qui ça veut dire beaucoup...)
Condoléances à sa famille.

J’ai été engagé comme chef du service publicité France de Renault le lendemain de l’assassinat de Georges Besse. Vous imaginez l’ambiance avec Jean-Louis Edde le DRH !
Je n’ai donc pas connu Bernard Hanon mais tout le monde en parlait avec respect dans la maison.
« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » Guillaume d’Orange.
Bernard Hanon aura eu le mérite d’essayer et souvent avec succès.

Je lui dois beaucoup. C'est lui, personnellement, qui m'a convaincu de rester chez Renault après ma démission de la Compétition en m'ouvrant les portes de la direction du Produit qu'il venait de créer. Sa vision de Renault allait bien au delà du cadre étatique de la Régie Nationale des Usines Renault !
Sentiments attristés à ses proches.

Bravo Jacques.
J'espérais vous lire, souhait exaucé, et de quelle manière !

Loin de vouloir entacher la mémoire de ce grand monsieur de l'automobile, ne perdons quand même pas de vue qu'il a laissé derrière lui une dette abyssale liée, entre autre au financement d'un plan produit délirant et à un train de vie disproportionné de l'entreprise (il n'était pas le seul, c'était à peu près pareil chez VW par exemple...) . Heureusement qu'il était à la tête de la RNUR qui à l'époque pouvait bénéficier des largesses de l'Etat-actionaire majoritaire (donc des nôtres, pauvres contribuables!!!)

Bravo M. Jean-Philippe Ranc ... c'était quand même un peu un Dark Vador de l'époque !!
Méfiez-vous les mecs quand il y a trop de brosses à reluire dans l'air !!
Un président, un patron, un chef n'est jamais un mec payé à coup de lance pierres !! Il ne faut pas déconner, et beaucoup se servaient dans la caisse en plus !!
Bon il n'y a pas beaucoup qui terminent en "prison" au Liban à cultiver du pinard !!
La "Comedia delle Arte" continue toujours dans l'automobile !!!
Salut Luca l'expert italien !! Arrête de nous faire des caisses super moches !!
Nous allons avoir la nausée !!

...."On" espérait, seulement, un commentaire de Jacques Cheinisse et l'on a pas été déçu de ce point de vue ...
;0)

J'ajouterai, à l'attention de M.Ranc, qu"avec un sureffectif de 40000 pers plus ou moins imposé par l'Etat, la dette ne pouvait que s'appesantir; quant au plan produit "délirant", il s'agissait objectivement du contraire: la locomotive de la gamme , la R5, a été renouvelée beaucoup trop tard, au bout de 12 ans, laissant un boulevard à Peugeot et sa 203. Rien de superflu dans le reste du plan gamme Europe. Pour la stratégie US, c'est une autre affaire.... Dommage que Bernard Hanon n'ait pas eu un patron à envoyer chez AMC du calibre de celui qu'a envoyé Louis Schweitzer chez Nissan!

Ne vous vieillissez pas trop Jacques ! On se rappellera que le Sacré Numéro était 205.
Mais la 203 fut une excellente bagnole aussi.

Quant au sureffectif, Jacques a raison. Bernard Hanon avait un plan pour diminuer drastiquement les effectifs, François Mitterrand himself l'a jeté sans même le lire. Comment un gouvernement de Gauche pouvait-il démarrer par un licenciement massif à la Régie ? je dis bien la Régie !
C'est comme si on demandait à Z de prendre Taubira comme Premier ministre !

Merci à Bruno d'avoir réparé mon erreur sénile....Sacré Numéro quand même!

Euhhh ... 40 000 "poilus" en sureffectif, çà fait vraiment beaucoup pour "sortir du résultat", heureusement qu'il y eût quelques fameux succès commerciaux pour ménager le "contribuable" ..... encore fallait il bien connaître "ses" prix de revient pour vendre au "juste prix" ...

En tous cas, AMC by Renault ... Une occasion manquée ! ... Dommage
Il y eût bien par la suite la gouvernance de François Castaing mais ceci est une autre histoire ...
;0)

En parlant de prix de revient Adeairix me fait penser à cette histoire qui circulait du temps où la Régie perdait 10 Mds de Francs par mois !
Jacques Calvet appelle Bernard Hanon et lui demande s'il peut avoir un "prix d'ami" pour que PSA achète une série de R5 dans le cadre de l'étude de la concurrence.
Bernard Hanon lui répond : mais aucun problème mon cher Jacques, je vais donner des ordres pour qu'on vous vende ces voitures au prix coutant.
Et Jacques Calvet de répondre : bon, dans ce cas je préfère les acheter dans une de vos succursales...

Bravo le spécialiste...c'est un site unique ici !!
Calvet en faisant de la politique...a froissé pas mal de gens et j'ai en entendu un de ses clients...dire tout haut...
Tant que Calvet sera là je n’achèterait plus une seule Peugeot !!!

Mouais,
Il est toujours bien aisé de faire de beaux commentaires et tout est toujours plus facile et évident "après", mais "pendant" il fallait faire "avec" et comme on pouvait dans les circonstances de l'époque !
Alors quoi qu'il en soit, gloire à nos aînés qui ont porté le flambeau de la bagnole, et de surplus française, par vents et marées...
;0)

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