01/08/2025 - #Renault , #Alpine , #Dacia , #Geely , #Nissan , #Renault Group , #Stellantis
Renault freiné au premier semestre sur un marché très compétitif
Par AFP
(AFP) - Le groupe Renault a vu son bénéfice ajusté plonger de 69% au premier semestre à 461 millions d'euros, notamment à cause d'un marché très compétitif en Europe, mais il a mieux défendu ses marges que la plupart de ses concurrents.
Comme annoncé début juillet, l'évolution comptable du traitement de son partenaire japonais Nissan et ses mauvais résultats se sont traduits par une perte nette de 11,2 milliards d'euros dans les comptes de Renault.
Mais même en dehors de cet élément exceptionnel, "nos résultats du premier semestre, dans un contexte de marché difficile, n'étaient pas en ligne avec nos ambitions initiales", a déclaré dans un communiqué le nouveau directeur général du groupe, François Provost.
"Nous avons déjà lancé un ensemble de mesures pour atteindre nos objectifs. Néanmoins, la rentabilité de Renault Group demeure une référence dans notre industrie, et nous sommes déterminés à maintenir ce standard", a poursuivi l'ancien directeur des achats, des partenariats et des affaires publiques devenu patron du groupe au Losange jeudi.
L'environnement est "difficile en Europe, marqué par la baisse du marché +retail+ (les clients particuliers) et par un marché des véhicules +retail+ utilitaires en fort repli, qui génère une pression commerciale accrue", a expliqué le constructeur.
Le résultat du groupe (6% de marge opérationnelle contre 8,1% au premier semestre 2024) est notamment freiné par "une part plus faible de véhicules utilitaires et une part plus élevée de véhicules électriques (moins rentables, NDLR), combiné à la pression commerciale".
Le N°1 européen Volkswagen a vu sa marge tomber à 4,7% du chiffre d'affaires et le N°2 Stellantis à 0,7%, notamment parce qu'ils sont très exposés aux droits de douanes américains.
Renault est très peu exposé à ces droits de douane. Mais s'il est sorti de l'ornière où il était en 2020, sous la direction de Luca de Meo, le constructeur doit encore retrouver avec François Provost des marges stables et se développer à l'international.
Le groupe compte multiplier les lancements de nouveaux modèles et encore renforcer son plan de réduction des coûts, du côté des frais administratifs comme des coûts de production et de recherche et développement.
Le groupe a déjà limité ses coûts au premier semestre (-287 millions d'euros) "grâce à la forte performance achats et dans une moindre mesure, grâce à l'effet positif de la baisse des prix des matières premières".
Concurrents "désespérés"
Le chiffre d'affaires du constructeur français (marques Renault, Dacia, Alpine) a atteint 27,6 milliards d'euros au premier semestre, tout de même en croissance de 2,5% sur un an.
Des lancements récents (les SUV Dacia Bigster et Renault Symbioz, ou la Renault 5 électrique) ont permis d'accélérer les ventes et "cet effet positif continuera de s'améliorer au cours du prochain semestre", espère Renault.
Mais le groupe a déjà revu légèrement à la baisse ses objectifs annuels mi-juillet à cause du contexte.
"Nos fondamentaux restent inchangés et nous avons l'intention de préserver notre approche, privilégiant la valeur (des ventes, ndlr) plutôt que le volume", a souligné le directeur financier de Renault, Duncan Minto, lors d'une conférence de presse.
"Dans le contexte actuel, disposer de la gamme de produits la plus attractive constitue la meilleure protection. Alors que certains concurrents agissent de manière désespérée à l'encontre du bon sens", a-t-il ajouté.
Le groupe a également versé 279 millions d'euros ce semestre à Horse, sa coentreprise de moteurs thermiques avec Geely et Aramco.
Il a par ailleurs provisionné 98 millions d'euros en prévision d'éventuelles pénalités européennes sur les émissions de CO2 de ses voitures.
Les versions hybrides de ses Clio, Captur, Symbioz ont fortement progressé et représentent près d'un tiers des ventes en Europe. Mais si les voitures électriques progressent encore plus fort, elles ne représentent encore que 12,3% des ventes au premier semestre.
La contribution du financement des ventes (prêts, locations) a encore augmenté, à 668 millions d'euros (+75 millions sur un an).
Le constructeur automobile vise désormais une marge opérationnelle de 6,5% du chiffre d'affaires, contre une marge supérieure ou égale à 7% précédemment.