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02/05/2025 - #Audi , #General Motors , #Jeep , #Mercedes-Benz , #Peugeot , #Porsche , #Skoda , #Fiat , #Ram , #Stellantis

Les constructeurs automobiles allemands s'enfoncent dans la crise

Par AFP

(AFP) - Les fleurons du secteur automobile allemand Volkswagen et Mercedes ont vu leurs bénéfices chuter au premier trimestre, alors que le pire pourrait encore arriver avec la hausse des droits de douane aux Etats-Unis.

   Premier constructeur européen, Volkswagen a annoncé mercredi un bénéfice net en baisse de 40%, à 2,19 milliards d'euros, malgré un léger rebond des livraisons après un an de recul.
   En cause : la baisse des ventes de ses modèles de luxe les plus rentables, la hausse des coûts fixes et des "effets exceptionnels".

Rentabilité en berne
   La rentabilité du groupe a reculé à 3,7%, contre 6,8% un an plus tôt. Une chute qui a déjà conduit à l'annonce pendant l'hiver de 35.000 suppressions d'emplois en Allemagne et à l'arrêt de la production dans deux usines, une première dans l'histoire du groupe.
   Même tendance chez le constructeur de voitures haut de gamme Mercedes-Benz, dont le bénéfice net a plongé de 43%, pénalisé par une baisse de 7 % de ses livraisons mondiales.
   Depuis plus d'un an, les constructeurs allemands affrontent la faiblesse de la demande mondiale, la flambée des coûts - en particulier de l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine - et une concurrence exacerbée en Chine, leur principal marché.
   À ces difficultés s'ajoutent désormais les tensions commerciales avec les États-Unis. Début avril, le président Donald Trump a annoncé une salve de droits de douane, dont une surtaxe de 25% sur les importations de véhicules.
   Washington a depuis suspendu la mesure et soumis à négociations une partie des droits de douane et exempté certains constructeurs produisant des véhicules sur le sol américain des taxes sur les pièces détachées. Mais l'instabilité rend toute évaluation de l'impact difficile pour les constructeurs.

 Prévisions suspendues
   Illustration: le groupe Stellantis (Jeep, Ram, Peugeot, Fiat), qui assemble hors États-Unis deux cinquièmes des véhicules vendus sur ce marché, a suspendu mercredi ses prévisions pour 2025, invoquant "l'évolution des tarifs douaniers".
   La veille, l'américain General Motors a annoncé réexaminer ses prévisions pour l'ensemble de l'année pour inclure les nouveaux droits de douane.
   Du côté des Allemands, l'inquiétude règne. Mercedes-Benz a mis en garde sur des "effets significatifs" si les surtaxes sont maintenues.
   Le groupe de Suttgart visait initialement une marge sur ses ventes de voitures comprise entre 6 et 8% pour l'année 2025, mais celle-ci pourrait chuter de trois points "si les droits de douane devaient persister jusqu'à la fin de l'année" a reconnu son directeur financier Harald Wilhelm, lors d'une conférence de presse téléphonique.

   L'incertitude liée aux politiques commerciales et à leurs effets sur la demande "rend toute prévision fiable impossible pour le reste de l'année", a averti le constructeur dans son communiqué.
   Volkswagen, qui produit la grande majorité de ses véhicules à destination de la clientèle américaine en dehors des Etats-Unis, a renoncé pour le moment à réviser ses prévisions pour l'année. 
   Le groupe aux dix marques - dont Skoda et Audi - doit faire face "à un environnement d'incertitude politique, de restrictions commerciales et de tensions géopolitiques croissantes (...)", a-t-il indiqué.

   Déjà présent aux Etats-Unis avec une usine dans le Tennessee, le groupe tente d'amadouer les autorités aqméricaines.
   Il "étudie différents scénarios pour y localiser davantage de modèles du groupe", a déclaré Arno Antlitz, le directeur financier du groupe de Wolfsburg, tout en indiquant qu'il est "encore trop tôt pour en dire plus".
   Il s'est dit "prêt à travailler avec les décideurs politiques pour trouver des solutions afin de soutenir l'industrie américaine."

   Porsche, filiale du groupe Volkswagen, a déjà révisé lundi ses prévisions à la baisse pour l'année 2025, prévoyant désormais une rentabilité comprise entre 6,5% à 8,5%, contre de 10 à 12% auparavant, en raison d'effets exceptionnels. La marque de luxe a évoqué des "charges supplémentaires" en avril et en mai, liées aux droits de douane supplémentaires.

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